Le tribunal correctionnel d'Avignon a prononcé mercredi la relaxe d'un maître de conférences de l'université de la ville jugé pour "provocation à la discrimination et à la haine raciale" après avoir ironisé sur des propos de Manuel Valls.
"J'ai été sali". "C'est une victoire avec beaucoup d'amertume car elle est acquise sur ma propre université. Cela fait 25 ans que j'y travaille, comment ont-ils pu croire que j'étais raciste ?", a affirmé Bernard Mezzadri, qui n'exclut pas d'engager des poursuites pour "diffamation" contre l'université d'Avignon. "J'ai été sali, cela justifie une réparation", a-t-il dit à la presse.
Un message interne ironique. L'enseignant était poursuivi pour avoir publié, en mai 2015, un message ironique sur le site de l'université lors d'un débat interne organisé à l'occasion de la venue du Premier ministre dans l'établissement. "J'espère qu'en cette grande occasion, la délégation de l'UAPV (université d'Avignon, ndlr) comptera suffisamment de "blancos" (et pas trop de "basanés"), afin de ne pas donner une trop mauvaise image de notre établissement", avait écrit l'enseignant sur une liste de discussion interne. Ce message, dans lequel il qualifiait Manuel Valls de "chasseurs de Roms", a été diffusé auprès de 300 personnes.
"Distinction de race". L'enseignant de grec et de latin a expliqué qu'il n'avait fait que rappeler des propos de Manuel Valls dans une vidéo tournée en 2009 sur un marché d'Evry, où ce dernier, alors député-maire de la ville, avait demandé à son équipe de rajouter "quelques blancs, quelques "white", quelques "blancos"" pour l'image. Le procureur, qui avait estimé que le débat posé était celui "de la distinction de race et de couleur de la peau", avait requis à l'audience une amende de 1.000 euros avec sursis.