Trois femmes radicalisées ont été interpellées jeudi soir aux abords d'une gare de Boussy-Saint-Antoine, dans l'Essonne, lors d'une opération antiterroriste liée à la découverte d'une voiture suspecte non loin de Notre-Dame de Paris le week-end dernier. "Elles préparaient vraisemblablement de nouvelles actions violentes et imminentes", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve au cours d'un point presse, jeudi aux alentours de 22h.
Les infos à retenir :
- Trois femmes ont été interpellées lors d'une opération liée à la découverte d'une voiture suspecte près de Notre-Dame de Paris.
- Un proche d'une des trois suspects a également été interpellé aux Mureaux. Il est fiché "S".
- Ces femmes, radicalisées, "préparaient vraisemblablement de nouvelles actions violentes et imminentes".
- Un policier a été blessé à l'arme blanche par une suspecte. Ses jours ne sont pas en danger.
- Une des suspectes avait prêté allégeance au groupe Etat islamique.
La fille du propriétaire du véhicule contenant les bonbonnes de gaz était activement recherchée depuis le début de la semaine. A l'évidence, elle et ses complices voulaient faire sauter la voiture mais n'ont pas réussi à y mettre le feu pour déclencher l'explosion. Elles ont donc pris la fuite.
Un policier et une suspecte blessés. Un policier de la DGSI a été blessé à l'arme blanche à l'épaule par une des suspectes au cours de l'opération. Ses jours ne sont pas en danger. Les forces de l'ordre ont riposté à l'arme à feu, blessant la jeune femme. Déjà signalée aux services de renseignement en raison de sa radicalisation, cette dernière serait une des filles du propriétaire de la voiture trouvée près de Notre-Dame de Paris. Les trois interpellées sont âgées respectivement de 19 ans, 23 ans et 39 ans, a précisé Bernard Cazeneuve. Selon les informations d'Europe 1, l’ensemble du commando féminin a été arrêté.
Un quatrième interpellé. Dans la soirée, la DGSI a interpellé un quatrième suspect aux Mureaux, dans les Yvelines, selon une information de LCI confirmé par Europe 1. Mohamed Lamine A., fiché "S", est un proche de l'une des trois suspects. Son frère, Charaf Eddine A., est incarcéré dans l'enquête sur l'attentat de Magnanville pour ses liens présumés avec le djihadiste Larossi Abballa.
L'allégeance à l'Etat islamique. Selon une source proche de l'enquête, la principale suspecte interpellée avait prêté allégeance au groupe Etat islamique dans une lettre, retrouvée sur elle par les policiers. Certains éléments laissent à penser que les trois femmes voulaient venger la mort du porte-parole et numéro deux de l'Etat islamique, Abou Mohammed al-Adnani, surnommé "le ministre des attentats".
Un message d'alerte sur un risque d'attentat. Un message d'alerte sur un risque d'attentat dans les gares parisiennes et en Essonne avait été envoyé dans la journée de jeudi aux policiers, a souligné une source policière. Cette dernière estime que le réseau, activé de l'étranger, préparait un attentat dans la journée de jeudi.
Quatre personnes encore en garde à vue.Quatre personnes, deux frères et leurs compagnes respectives, ont déjà été arrêtées et se trouvaient encore jeudi soir en garde à vue dans le cadre de cette enquête. Dans la nuit de samedi à dimanche, les policiers ont découvert un véhicule contenant six bonbonnes de gaz pleines, mais sans dispositif de mise à feu, en plein cœur de Paris. Le propriétaire de la voiture, connu pour des faits anciens de prosélytisme islamiste, a été relâché mardi soir à l'issue de sa garde à vue, mais les policiers étaient à la recherche de deux de ses filles.
Voiture près de Notre-Dame : la crainte d'un projet terroriste. Les enquêteurs cherchent toujours à comprendre pourquoi cette berline aux feux de détresse allumés et sans plaques d'immatriculation a été garée en plein Quartier Latin, à quelques centaines de mètres de Notre-Dame de Paris. A l'intérieur de la voiture, les cinq bonbonnes de gaz et trois bouteilles de gasoil font craindre aux policiers un projet d'attentat. Mais aucun système de mise à feu n'a été retrouvé sur place. La section antiterroriste de la Brigade criminelle et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont été saisies de cette enquête.