L'incendie, sans doute d'origine criminelle, du centre pour travailleurs migrants de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, a fait un mort et douze blessés, a annoncé la préfecture de police vendredi. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'incendie serait d'origine criminelle, des traces de combustibles et d'accélérateur de feu ayant été retrouvées dans le hall d'entrée, au rez-de-chaussée du bâtiment comptant 78 logements.
Un possible règlement de compte. L'incendie est un "probable règlement de comptes", a précisé le ministère de l'Intérieur dans la journée, pour qui "le mobile n'est pas raciste". "L'un des blessés est soupçonné d'être l'incendiaire, il est par ailleurs résident. Il est donc probable qu'il s'agisse d'un règlement de comptes interne", a-t-il ajouté, évoquant la mise en garde à vue de l'individu concerné dans un délai proche. "C'est un foyer qui pose problème, avec activités et restaurants clandestins. L'ambiance y est délétère avec des rixes entre résidents et des trafics", a ajouté le ministère de l'Intérieur.
Trois défenestrations dont une mortelle. "Trois personnes ont été gravement blessées dont deux par défenestration", avait peu avant précisé le commandant Éric Moulin, porte-parole des pompiers. Quant à la victime décédée, "il s'agit d'un Malien âgé d'une quarantaine d'années, qui a sauté du 3e étage de l'immeuble côté cour. Il était arrivé dans le foyer il y a environ 4 ans", a précisé Bakary Cissoko, président du comité des résidents.
Arrivés peu avant 4h du matin, les 70 pompiers sur place ont sauvé six personnes. Quatorze autres ont été légèrement blessées, pour la plupart intoxiquées par les fumées. Au total, 100 personnes ont dû être évacuées. "Les blessés ont été transportés à l'hôpital et l'incendie a été rapidement maîtrisé", a ajouté le commandant Moulin
Enquête ouverte. Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a exprimé dans un tweet sa "solidarité avec les victimes de l'incendie du foyer de jeunes travailleurs migrants de Boulogne-Billancourt", ajoutant que "toute la lumière sera faite". Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête de flagrance pour rechercher les causes de l'incendie. La police judiciaire des Hauts-de-Seine a été chargée de l'enquête.
Solidarité avec les victimes de l'incendie du foyer de jeunes travailleurs migrants de Boulogne-Billancourt. Toute la lumière sera faite.
— Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve) 16 décembre 2016