Le passage à niveau fonctionnait-il correctement ? Lundi, le procès de la SNCF pour homicide involontaire s'est ouvert à Brest. En novembre 2006, une automobiliste était morte après une collision avec un TER à un passage à niveau de La Roche-Maurice, entre Brest et Morlaix. Dans un premier temps, l'accident avait été présenté comme un suicide mais, au fil de l'enquête, l'affaire s'est révélée plus complexe.
Les barrières levées ? "Les barrières se sont baissées après le choc", a témoigné un jeune homme qui empruntait régulièrement à pied, à l'époque des faits, ce passage à niveau. Ce même témoin, qui se trouvait à moins de 100 m du lieu de l'accident au moment où il s'est produit, a assuré en outre ne pas avoir entendu de sonnerie avant l'arrivée du train. Le président du tribunal a par ailleurs lu les dépositions de plusieurs témoins relatant avoir emprunté, avant la collision, ce passage à niveau.
"Rien d'anormal". De son côté, le conducteur du train a affirmé ne rien avoir vu d'anormal avant le choc, tandis qu'une passagère du TER a rapporté avoir vu la voiture impliquée dans l'accident rouler "normalement" sur sa droite avant la collision. Il est reproché à la SNCF, en tant que personne morale, de ne pas avoir pris par "maladresse, imprudence, inattention ou négligence" toutes les mesures nécessaires au bon fonctionnement du passage à niveau, et ceci "notamment au regard des incidents de deshuntages, le système qui commande à distance la fermeture des barrières et les feux, qui s'étaient produits dans la région Bretagne entre 2004 et 2006".
Le procès doit se tenir au tribunal correctionnel de Brest jusqu'à jeudi. Mardi seront entendus plusieurs experts, tandis que l'accusation et les réquisitions sont prévues pour mercredi, avant la plaidoirie de la défense jeudi matin.