La SNCF a-t-elle briefé ses employés avant leur audition par la justice dans l'enquête sur la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge qui avait fait sept morts en juillet 2013 ? "Absolument pas", rétorque le PDG de SNCF Réseau, Jacques Rapoport, dans une interview au journal Le Monde samedi. "Depuis le début de l'enquête, nous avons souhaité être transparents afin de concourir à la manifestation de la vérité", a-t-il ajouté.
"Brétigny c'est des crevards."Le Canard enchaîné a révélé que des dirigeants de la SNCF avaient été placés sur écoute par les juges. Selon l'hebdomadaire, ces écoutes ont mis en évidence "un double langage" de la part de certains témoins. Comme ce cadre qui déclare dans une conversation interceptée : "Brétigny c'est des crevards. Faut tous les foutre dehors !", mais qui assure ensuite aux juges ne pas savoir si les travaux de maintenance y sont correctement menés.
La SNCF et RFF mis en examen. Le déraillement à Brétigny du train Paris-Limoges, survenu le 12 juillet 2013, a fait sept morts et des dizaines de blessés, en raison d'une éclisse (sorte de grosse agrafe sur l'aiguillage), dont une fissure n'avait pas été détectée lors des tournées de surveillance et dont trois des quatre boulons s'étaient cassés ou dévissés. L'ensemble des rapports d'expertise arrivent à la conclusion qu'un défaut de maintenance sur les voies est à l'origine de l'accident.
Depuis l'ouverture d'une information judiciaire par le parquet d'Evry, seules deux personnes morales ont été mises en examen, la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), toutes deux mises en cause pour homicides et blessures involontaires. Trois cheminots de la SNCF, chargés de la surveillance des voies au moment du déraillement, ont par ailleurs été placés mi-janvier sous le statut de témoin assisté.