Au Cambodge, c'est un marché récent. Deux habitants de Phnom Penh, la capitale du pays, sont accusés d'être impliqués dans un trafic d'organes, plus précisément de reins, vers l'Inde depuis au moins un an et demi. La police a annoncé vendredi que les deux individus, un homme et une femme, ont été arrêtés.
5.800 dollars contre un rein. Ils seraient liés à "au moins dix cas", a déclaré Keo Thea, le chef du département de la police de Phnom Penh en charge des dossiers liés à la traite d'êtres humains. Les deux accusés ont reconnu les faits et donné des détails sur le trafic : les donneurs, des Cambodgiens pauvres, recevaient 5.800 dollars (5.200 euros) pour leurs reins qui étaient ensuite revendus plus de 40.000 dollars (36.000 euros). "Les transplantations rénales ont été effectuées en Inde", a-t-il ajouté.
Le trafic fournirait 10.000 des 100.000 transplantations annuelles. De telles histoires sont courantes en Inde ou au Népal, où les trafiquants sont très implantés mais plus rare au Cambodge. Les trafics en tous genres sont légions au Cambodge, de la prostitution à l'esclavage industriel. Mais le trafic d'organes est récent. En 2015, pour la première fois de l'histoire du pays, trois personnes avaient été condamnées à des peines allant de 10 à 15 ans de prison, pour avoir convaincu des Cambodgiens pauvres de vendre leurs reins.
Dans le monde, le marché noir des organes est florissant, en raison de la hausse du nombre de patients en attente d'une transplantation. Les réseaux internationaux de trafiquants fourniraient jusqu'à 10.000 des quelque 100.000 transplantations annuelles réalisées à travers le monde, selon les dernières estimations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).