Le député Les Républicains Jean-François Copé, convoqué lundi à 9h30 en tant que témoin assisté, devait être entendu par un juge financier à Paris dans l'enquête sur les comptes de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, ont annoncé des sources proches du dossier.
Dépenses imputées à l'UMP. Les investigations portent sur un système de fausses factures qui aurait été destiné à dissimuler une explosion du plafond légal des dépenses de 22,5 millions d'euros. Ces faux auraient eu pour objet d'imputer à l'UMP, alors dirigée par Jean-François Copé et devenue depuis Les Républicains, des dépenses relevant des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l'Etat, qui préside aujourd'hui LR, pourrait être convoqué à son tour prochainement, selon des sources proches du dossier.
Copé dit avoir ignoré le montage. A la genèse de l'affaire, les soupçons semblaient se concentrer sur l'entourage de Jean-François Copé et la direction de la société de communication Bygmalion. Selon les patrons de Bygmalion, dont certains sont des proches du député-maire de Meaux, ce stratagème aurait notamment été imposé à la société de communication. Ils ont reconnu avoir facturé des conventions UMP fictives pour couvrir des dépenses de meetings. Jean-François Copé affirme ne jamais avoir eu vent de ce dispositif avant une réunion le 16 mai 2014, au lendemain de révélations de Libération.
Bygmalion et plus... Mais aux yeux des enquêteurs, ce dossier est de plus en plus celui des comptes de campagne, donnant aux investigations un tour de plus en plus préoccupant pour l'ancien chef de l'Etat au fil des mois. Car aujourd'hui, l'affaire n'est plus seulement celle des factures Bygmalion. Les enquêteurs s'interrogent en effet désormais sur une ligne "présidentielle" trouvée dans le budget 2012 de l'UMP, qui indique 13,5 millions d'euros de dépenses engagées, alors que trois millions d'euros seulement ont été communiqués dans le compte de campagne. Des factures de trains, de salles de meetings, d'édition et de distribution de tracts, de sondages. Dans ce nouveau volet de l'affaire, cinq personnes ont été mises en examen en janvier dont l'ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, Guillaume Lambert.