Depuis quelques semaines ils font la une de l'actualité. Eux, ce sont les casseurs qui se regroupent lors des manifestations contre la loi Travail à Paris, Nantes, Rennes ou encore Lyon. Pour tenter de comprendre leurs motivations, Europe 1 a rencontré plusieurs d'entre eux lors de la manifestation contre la loi Travail de jeudi à Lyon. La plupart sont assez loin de l'image de l’étudiant rebelle et anarchiste qui vient "casser du flic" en marge des manifestations et sont bien insérés dans la vie professionnelle.
Un jour de RTT pour manifester et casser. Certains d'entre eux avaient ainsi posé un jour de RTT pour venir à la manifestation de jeudi. "Ça arrive (de lancer des pavés sur les policiers), oui, je n'ai rien à cacher. A un moment, il faut se faire entendre", explique Nicolas, 30 ans, conducteur d'engin dans la vie, mais habillé tout en noir lors de la manifestation. Lorsqu'on lui demande ce qu'il pense de l'incendie de la voiture de police à Paris mercredi, Nicolas explique "ne pas être contre", même si les policiers ont été blessés. "Il y a eu des blessés du côté des manifestants lors de certaines manifestations", argue-t-il.
L'argument des violences policières. "Je ne suis pas d'accord avec le terme de casseur, ce sont des manifestants qui prônent la violence pour arriver à leurs objectifs", avance un jeune homme de 28 ans, ingénieur à Lyon, qui cache son visage sous un gros foulard et un masque de ski. Il affirme en effet ne pas être un casseur et explique soutenir "moralement le mouvement". "Ce ne sont pas des gens qui cassent pour casser, ce sont des gens qui cassent pour obtenir un rapport de force avec le gouvernement. C'est légitime, dans le sens où des policiers n'utilisent pas leurs armes de façon appropriée", poursuit-il. Un argument, celui des violences policières, qui est le plus souvent avancé par de nombreux casseurs pour justifier les violences.