Comment faire face de manière plus efficace à un attentat de masse ? Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dévoile mardi un nouveau "schéma d'intervention" pour coordonner l'action des unités d'élite des forces de l'ordre, appelées à faire cesser leur rivalités et qui doit permettre de réduire à 20 minutes en moyenne le délai d'intervention.
Schéma national. "Je vais moi-même annoncer le schéma national d'intervention" du GIGN, du Raid et de l'"antigang" (BRI), les trois unités d'élite de la gendarmerie et de la police, a-t-il annoncé vendredi lors d'un déplacement à Orléans. L'objectif est qu'elles agissent de manière "rapide, coordonnée et efficace" en cas d'attentat semblable à ceux du 13 novembre 2015. Ce schéma, très attendu, a été ardemment travaillé ces dernières semaines par les directions respectives des forces de l'ordre. Tout a été fait, selon des sources internes à ces directions, pour "ne pas froisser les susceptibilités" et "faire taire une 'guerre des polices'" qui couve depuis les attentats de novembre.
De nouvelles antennes locales. Le ministre a indiqué qu'il allait "fixer les lieux d'implantation" des unités d'élite, sans plus de détails. Selon les sources, il s'agit avant tout de faire fi des frontières traditionnelles entre policiers et gendarmes, les premiers intervenant traditionnellement en zones urbaines, les seconds en zones rurales ou semi-urbaines. Le GIGN compte quelque 400 membres, comme le Raid, et la BRI une centaine d'hommes. En résumé, il y aura toujours le RAID, le GIGN et la BRI en région parisienne. Mais aussi des déclinaisons locales en province : 9 antennes du RAID, dont deux nouvelles à Toulouse et Montpellier et 6 antennes du GIGN, baptisées PI2G, dont trois nouvelles à Tours, Nantes et Reims.
Des moyens supplémentaires. Enfin, il faut ajouter à cela toutes les Brigade anti-criminalité de la police, qui ont reçu des fusils d'assaut et des protections renforcées. Même chose pour leur équivalent chez les gendarmes, qui auront à terme 150 pelotons capables d'intervenir très rapidement.
Bernard Cazeneuve doit présenter ce plan à son ministère mardi après-midi. Dans la soirée, les trois forces se livreront à un exercice commun grandeur nature - et inédit - à la gare Montparnasse à Paris. A Orléans vendredi, le ministre était venu voir sur le terrain comment l'équipement des "primo-intervenants" - les premiers policiers et gendarmes sur les lieux d'un attentat - est progressivement renforcé, comme il l'avait annoncé début avril.