C'est une course-poursuite impressionnante qui a eu lieu jeudi entre des policiers belges et des suspects au niveau de Dunkerque, sur l'A16, entraînant deux accidents. Plusieurs blessés et un mort sont à déplorer.
Acte I. Un peu avant six heures du matin jeudi, près de Bruges, en Belgique, les policiers d'outre-Quiévrain prennent en chasse une grosse berline noire, immatriculée en Grande-Bretagne. A l'intérieur du véhicule, quatre Irakiens soupçonnés d'être des passeurs qui filent à plus de 200km/h, d'après La Voix du Nord. Une spectaculaire course-poursuite s'engage alors, et les forces de l'ordre ouvrent le feu à de nombreuses reprises.
Acte II. Aux alentours de 6 heures, le véhicule pourchassé et celui de la police belge arrivent en France, sur une portion de l'A16 menant à Dunkerque. Mais, lancé à une vitesse folle, le suspect au volant percute deux véhicules, immobilisés dans un accident mineur ayant eu lieu à 5h40 sur cette voie, peu avant la sortie Dunkerque, dans le sens Belgique-France, précise le quotidien local. D'après France Bleu Nord, le véhicule des malfaiteurs aurait roulé sur les jantes une certaine distance avant de provoquer l'important carambolage. Quatre personnes sont blessées, a indiqué un porte-parole de la préfecture du Nord. Dont les deux suspects assis à l'arrière du véhicule, qui ont été atteints par les tirs des policiers belges.
Acte III. Après cette collision, un nouvel accident se produit à peine dix kilomètres plus loin, vers 8h30. Au cœur des embouteillages importants suscités par l'accident lié à la course poursuite, un camion a percuté mortellement un motard, a annoncé la préfecture du Nord. Après avoir été totalement fermée pendant plusieurs heures, la circulation sur l'A16 revenait peu à peu à la normale, jeudi midi : une seule voie restait encore bloquée. A la mi-journée, le parquet de Dunkerque a déclaré que la course-poursuite intervenait dans une "configuration classique de passeurs".
La police belge a-t-elle le droit de tirer sur le territoire français ?
D'après un texte signé entre la France et la Belgique, la course-poursuite est autorisée : les policiers belges peuvent intervenir dans neuf départements du nord et de l'est de la France. Signé le 18 mars 2013 alors que Manuel Valls était ministre de l'Intérieur, cet accord franco-belge relatif à la coopération transfrontalière en matière policière et douanière indique notamment que "lorsque les policiers belges et français sont sur le territoire de l'autre partie pour l'exécution d'une mission légale, ils peuvent arrêter une personne prise en flagrant délit de commission d'une infraction sur ce territoire, même s'ils opèrent seuls".
En revanche, cet accord ne précise pas si les policiers belges ont le droit de tirer des coups de feu sur le territoire français. Toutefois, selon nos informations, les policiers belges auraient cessé de tirer sur la berline, une fois la frontière franchie.