Soixante-douze coups de couteau : les assises de la Charente jugent, à partir de ce lundi, un homme de 25 ans accusé d'avoir tué une jeune femme dont il était épris, sur fond de "frustration" et de troubles psychiatriques. Les faits se sont déroulés le 19 avril 2020 à Angoulême, en plein confinement anti-Covid. Le mis en cause, qui se trouvait chez sa victime ce soir-là, n'aurait pas supporté qu'elle lui parle de ses relations sexuelles avec ses ex-compagnons, alors même qu'ils n'étaient pas en couple.
Une "frustration liée à la nature de leur relation"
Il "avait manifestement l'envie de l'avoir comme petite amie.(...) Il y a visiblement une frustration liée à la nature de leur relation", a indiqué son avocat, Me Armand Tanoh, à un correspondant de l'AFP. "Mais ce qui est sûr, c'est que c'est un acte extrêmement grave et qu'il regrette", a-t-il ajouté. L'avocat de la famille de la victime, Me Rachid Rahmani, évoque, lui, "un meurtre d'impulsion". L'enquête et l'autopsie ont démontré que le jeune homme avait asséné 72 coups de couteau à cette serveuse de restaurant âgée de 22 ans, essentiellement au niveau du cou et du thorax, après l'avoir frappée à coups de poings et tenté de l'étrangler.
Il a ensuite appelé les pompiers et a été interpellé par la police dans la foulée. Le meurtrier présumé et la victime étaient tous deux sous tutelle et se connaissaient depuis plusieurs années. Ils s'étaient rencontrés dans un Institut médico-éducatif (IME) de Charente durant leur enfance. Lui, avait effectué plusieurs séjours en psychiatrie. Mais selon les psychiatres, il était bien responsable de ses actes au moment des faits. Jugé jusqu'à vendredi, jour attendu du verdict, il encourt 30 ans de réclusion.
Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a récemment avancé le chiffre de 94 féminicides en 2023, contre 118 en 2022, une baisse accueillie avec prudence par les associations féministes.