"Je ne vis pas avec la peur au ventre", a assuré Riss mercredi matin sur Europe 1. Pourtant, selon une enquête menée en toute discrétion, Riss serait la cible de rôdeurs. Deux hommes, dont un islamiste radical présumé, fichés par les services de renseignements, auraient pris des photos de l'immeuble du directeur de Charlie Hebdo, dans le courant du mois de mai, à Paris. Les suspects ont été entendus récemment dans le cadre d’une audition, dont ils sont ressortis libres, rapporte Le Parisien.
Des hommes aperçus en train de prendre des photos. Les faits suspects prennent place le 12 mai dernier, à proximité du domicile parisien de Laurent Sourrisseau, surnommé Riss. Un homme, âgé d’une trentaine d’années, aurait photographié avec un smartphone l'entrée de l'immeuble, selon plusieurs témoignages. Le suspect est ensuite reparti à bord d'un scooter de marque japonaise.
Le lendemain, des faits similaires se produisent, mais avec un suspect différent, arrivé au guidon d’un scooter de marque italienne cette fois. L’homme, âgé d’une trentaine d’années, aurait lui aussi pris plusieurs clichés de l'entrée de l'immeuble où réside le directeur de Charlie Hebdo.
Des suspects connus des autorités. Alertés, les enquêteurs identifient les deux suspects, probablement grâce à leurs scooters. L’un d’eux possède un casier judiciaire bien fourni, avec une vingtaine d'inscriptions, rapporte Le Parisien. Le second, dont le casier judiciaire est moins fourni, est toutefois connu des autorités. Présenté comme proche de la mouvance islamiste radicale, il est visé par une fiche de sûreté de l'Etat, dite fiche S.
Les deux individus ont donc été entendus récemment dans le cadre d'une audition libre, faute d'éléments suffisant pour les placer en garde à vue. Durant leur audition, ils ont nié avoir pris des photos et démentent se connaître. Le premier a assuré qu’il passait dans le quartier par hasard et le second qu'il accompagnait une relation chez un médecin. Les suspects sont ressortis libres de leurs auditions sans qu'aucune poursuite ne soit engagée contre eux.
"Je laisse la police faire son travail". Interrogé par Europe 1 sur les faits Riss a confirmé que les policiers travaillent sur le dossier. "J’ai entendu parler de ça sans plus de détail. Il y a effectivement quelques événements qui se passent de cette nature. Je laisse la police faire son travail. Et de rassurer : "Je ne vis pas avec la peur au ventre. Il y a les services de police qui nous protègent, ça nous rassure".
Ecoutez Riss, le directeur de Charlie Hebdo :
Cet épisode illustre le climat qui entoure les salariés de Charlie Hebdo et notamment son directeur, Riss. Ce dernier, ainsi que plusieurs salariés de Charlie Hebdo, ont porté plainte ces derniers mois contre les menaces de mort qu'ils ont reçues par courriel ou par courrier. Plusieurs enquêtes sont en cours. Mais, à ce stade, personne n'a jamais été placé en garde à vue.