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Salomé Legrand et Anaïs Huet , modifié à
Interrogé dans Europe Soir mercredi, un des salariés d’Air France accusés d’avoir pris part aux violences en marge du CCE du 5 octobre, s’exprime pour la première fois.

Un des cinq anciens salariés d’Air France, accusés de violence en marge du comité central d'entreprise (CCE) mouvementé du 5 octobre, était l’invité d’Europe Soir mercredi. L’homme est poursuivi par le parquet de Bobigny pour "faits de violence" sur un vigile, qui auraient causé à ce dernier quatre jours d’interruption temporaire de travail (ITT).

"Juste une bousculade". Ce salarié d’Air France, qui préfère conserver l’anonymat, dément les faits qui lui sont reprochés. "J’aurais soit disant frappé violemment un vigile, ce qui est totalement faux. J’ai juste eu une bousculade avec lui", assure-t-il.

"C’est grave". S’il "ne regrette pas d’avoir participé à [la] manifestation" du 5 octobre, l’ancien salarié admet que "c’est allé trop loin". "C’était pour défendre notre emploi, martèle-t-il. Ça fait cinq ans qu’on subit des plans sociaux, des pertes de salaire, des jours en moins sur les congés". Les images du DRH d’Air France, Xavier Broseta, la chemise déchirée et escaladant un grillage pour fuir les violences, ont beaucoup choqué. En cela, il pointe du doigt le rôle des médias et du gouvernement : "C’est la seule image que l’on a retenu de cette journée. Le gouvernement et les médias ont dit qu’on était des voyous, qu’on avait agressé. Moi je ne vois pas d’agression", lance-t-il.

"Je pense que les gens étaient à bout", qu’ils ont "vu rouge", justifie l’ex-salarié. "Je ne dis pas que ce sont des gestes que les gens ont bien fait de faire, pas du tout. C’est grave cette situation".

Les cinq employés d'Air France impliqués dans cet épisode de violence ont appris mercredi la date de leur procès qui se tiendra le 27 mai 2016. Pour l’heure, trois salariés ont reçu la confirmation définitive de leurs licenciements.