Le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête pour "provocation à la haine raciale" et "injure à caractère raciste" visant plusieurs clips et chansons du rappeur Freeze Corleone. Le gouvernement avait annoncé plus tôt dans la journée avoir saisi la justice.
Le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête pour "provocation à la haine raciale" et "injure à caractère raciste" visant plusieurs clips et chansons du rappeur Freeze Corleone, a annoncé le procureur de la République Rémy Heitz dans un communiqué. Le gouvernement avait annoncé plus tôt dans la journée avoir saisi la justice au sujet de plusieurs clips de ce rappeur jugés "antisémites" et "négationnistes", qui ont provoqué l'indignation de la majorité LREM. Les investigations ont été confiées à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ), a précisé le procureur.
Des députés LREM dénoncent une "apologie du nazisme"
Dans des extraits de ses clips diffusés sur les réseaux sociaux et compilés notamment par la Licra, cette figure montante du rap français déclare entre autres : "J'arrive déterminé comme Adolf dans les années 30", "tous les jours RAF (rien à foutre, ndlr) de la Shoah" ou bien encore "comme des banquiers suisses, tout pour la famille pour que mes enfants vivent comme des rentiers juifs".
Plus tôt dans la journée, une cinquantaine de députés LREM avaient appelé à des sanctions, se disant "profondément choqués des propos absolument détestables antisémites et négationnistes tenus par 'Freeze Corleone'". "Ce dernier fait ouvertement l'apologie du nazisme et l'éloge du terroriste Mollah Omar", écrivent les élus parmi lesquels la députée des Yvelines, Aurore Bergé, l'ex-ministre de la Transition Ecologique, François de Rugy, ou la présidente de la commission des Lois, Yaël Braun-Pivet. Dans un tweet, le chef de file des députés LREM Christope Castaner a lui aussi indiqué avoir saisi le procureur face à un clip "intolérable".