Lors d'une conférence de presse, mercredi après-midi, le procureur de la République de Pontoise a fait un point sur la mort de la jeune Alisha, collégienne retrouvée morte noyée lundi soir à Argenteuil. Les deux camarades de classe impliqués dans ce décès ont été déférés pour "assassinat" avant d'être mis en examen. La victime est morte noyée et la préméditation des faits a été retenue. Plusieurs coups de pied et plusieurs coups de poing ont été portés.
Pas de "remords immédiats"
"Les deux mineurs ont été déférés cet après-midi pour l'ouverture d'une information (judiciaire) pour des faits d'assassinat avec réquisition de mandat de dépôt", a déclaré le procureur, Éric Corbaux, avant leur mise en examen dans la soirée, annoncée par le parquet de Pontoise. Lors de leur garde à vue, "ils n'ont pas fait part non plus d'un remords immédiat", a-t-il poursuivi. Les deux suspects étant mineurs, ils encourent au maximum 20 ans de prison.
Dans un communiqué transmis mercredi à l'AFP, le lycée professionnel privé Cognacq-Jay d'Argenteuil a évoqué une "situation de tension entre ces trois élèves, suite au piratage du téléphone de la victime et à la diffusion de photos à caractère compromettant par ses deux camarades".
Un guet-apens
Ces faits ont amené l'établissement à ouvrir une procédure disciplinaire début février. Le personnel de l'établissement avait reçu la victime et sa mère et leur avait conseillé de porter plainte auprès de la police. Les deux suspects "avaient fait l'objet d'une interdiction de se rendre dans l'établissement et étaient convoqués en conseil de discipline pour ce mardi", soit le lendemain de la mort de la jeune fille, a rapporté le lycée.
La victime est tombée dans un guet-apens tendu lundi soir par les deux suspects, en bord de Seine, à Argenteuil. Le garçon, dissimulé derrière un pilier, l'a surprise et lui a assénée une série de coups de poings et de pieds, jusqu’à ce que celle-ci, au sol, cesse de bouger. Le jeune homme et la jeune fille auraient alors attrapé Alisha, encore consciente, pour la jeter dans la Seine.
"Il s'agit manifestement d'un différend entre les deux filles autour du même jeune homme", a déclaré mardi soir à l'AFP une source proche de l'enquête, en déplorant une "sordide histoire entre collégiens". Une hypothèse également avancée par la mère du suspect, qui a évoqué mardi sur BFMTV un "petit triangle amoureux". Le rectorat de Versailles a mis sur pied une cellule d'accompagnement psychologique pour les élèves du lycée Cognacq-Jay.