Les responsables des violences seront-ils retrouvés ? Une enquête en flagrance a été ouverte après les violences lors du comité central d'entreprise (CCE) d'Air France lundi au siège de la compagnie à Roissy, lors de l'annonce de la possible suppression de 2.900 postes. Une image illustre désormais ce conflit, celle du directeur des ressources humaines, torse nu, chemise déchirée, tentant de s’échapper de l’aéroport en escaladant un grillage, après avoir été molesté par des salariés de la compagnie aérienne. Au total, les violences ont fait sept blessés, selon un porte-parole de la compagnie. Air France a porté plainte et la police aux frontières de Roissy est chargée de l'enquête. Une enquête essentiellement basée sur les vidéos et les témoignages des personnes présentes lundi matin.
Que risquent-ils ? Et les auteurs des violences risquent de lourdes peines. Sur le papier, les suspects risquent jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d'amendes, pour avoir participé à des "violences volontaires en réunion". En pratique, quand il s'agit de conflits sociaux, la justice est moins sévère. Les ouvriers de Continental, qui avaient saccagé la sous-préfecture de Compiègne, avaient écopé de trois à cinq mois de prison avec sursis.
Pour quels motifs sont-ils poursuivis ? Selon nos informations, Air France a porté plainte pour trois motifs : dégradations volontaires, entrave au déroulement du comité d'entreprise (CCE) et violation de domicile. Un point, qui, selon nos informations, aura du mal à tenir juridiquement. Un porte-parole de la direction d'Air France a précisé que cette plainte visait aussi des faits de violences aggravées.
Que s’est-il passé lors des altercations ? La plainte d'Air France fait aussi mention des violences commises sur quatre personnes et non pas sept. Lundi soir, deux victimes seulement, des cadres, s'étaient signalées à la police. Les deux cadres molestés ont déjà déposé plainte. Mais selon nos informations, il ne s’agit pas des salariés molestés, aperçus sur les images, avec des chemises en lambeaux.
Quant au vigile, qui, d'après un porte-parole de la compagnie, était brièvement "tombé dans le coma", il est en réalité "tombé dans les pommes", nous informe un policier. Ce dernier précise que la victime a eu ce malaise après avoir été étranglé dans la bousculade. Il a pu rentrer chez lui dans l'après- midi.