Un détenu qui devait être présenté à la cour d'appel de Poitiers a été relâché mardi. L'administration pénitentiaire n'avait pas l'escorte nécessaire pour le transférer. Il n'a donc pas pu s'expliquer de vive voix au tribunal. Aussi, la chambre de l'instruction de la cour d'Appel a été contrainte de le libérer, comme le prévoit la loi.
Pas un cas isolé. Mais ce cas n'est pas isolé. Depuis que les transfèrements ont été confiés à l'administration pénitentiaire, au lieu des policiers et des gendarmes, comme c'était le cas avant la réforme Taubira, ce genre d'histoires se multiplie. Ainsi, ces derniers mois, plusieurs prévenus ont été libérés de cette manière, à Quimper ou encore à Brest, où des surveillants ont fait savoir, seulement trois jours avant le transfèrement, qu'ils ne pourraient l'effectuer.
Les magistrats furieux. A Poitiers, après la remise en liberté de l'agresseur au couteau de 25 ans, multirécidiviste, les magistrats sont furieux. "C'est une situation de plus en plus fréquente qui donne un surcroît de travail aux greffes et au parquet général", a déploré mardi le président de la chambre de la cour d'appel de Poitiers, Pierre-Louis Jacob.
Un nouveau cas la semaine prochaine ? Ils disent aussi craindre que la situation ne se reproduise la semaine prochaine, toujours à Poitiers. L'administration pénitentiaire ainsi que les gendarmes ont déjà fait savoir qu'ils ne seraient pas disponibles pour un transfèrement. Cette fois, l'homme qui pourrait être remis en liberté est accusé d'avoir frappé sa femme et ses enfants.