Le parquet de Paris, qui avait ouvert une enquête sur les dégradations commises lors de l'occupation d'un centre commercial parisien par Extinction Rebellion, l'a élargie lundi pour "apologie du terrorisme" après la découverte de tags évoquant l'attaque de la préfecture de Paris, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. De sources concordantes, les messages "Harpon, revient (sic) il en manque plein", "RIP Harpon" et "couteau en céramique" ont été inscrits dans le centre commercial Italie 2, occupé samedi pendant 17 heures par des centaines des militants du mouvement écologiste international.
Samedi soir, le tag "Couteau en céramique!" écrit en lettre rouge a été recouvert par des affiches, évoquant le mouvement des "gilets jaunes" ou une affiche de Christophe Castaner avec le mot "Wanted", avait constaté une journaliste de l'AFP. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes s'étaient indignés de ce tag deux jours après l'attaque meurtrière. D'autres militants anticapitalistes et des "gilets jaunes" s'étaient joints à l'occupation des lieux. Plusieurs tags hostiles à la police étaient apparus, suscitant des tensions entre leurs auteurs et des militants écologistes qui tentaient de les effacer, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Une plainte déposée par le préfet de police pour "apologie du terrorisme"
Le parquet de Paris avait ouvert dès samedi une enquête pour "dégradations en réunion" confiée au commissariat du XIIIe arrondissement. La découverte des tags faisant l'apologie de la tuerie perpétrée par Mickaël Harpon avait conduit lundi le parquet à élargir la procédure à des faits d'"apologie du terrorisme", a précisé la source judiciaire. Le préfet de police a pour sa part déposé plainte pour "apologie du terrorisme", a indiqué la préfecture.
Le 3 octobre, Mickaël Harpon, qui travaillait depuis 2003 à la préfecture, a tué quatre de ses collègues avec un couteau (en métal et non en céramique, comme indiqué pendant un temps dans les médias), avant d'être abattu. Cet informaticien de 45 ans s'était converti à l'islam depuis une dizaine d'années et fréquentait des membres de la mouvance "islamiste salafiste", selon les enquêteurs. Bien intégré dans son équipe, il n'avait pas été inquiété par sa hiérarchie malgré quelques signaux d'une possible radicalisation.