Onze personnes ont été mises en examen par un juge d'instruction de la Juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) Fort-de-France (Martinique) et placées en détention provisoire après le démantèlement d'un réseau de drogue entre les Antilles-Guyane et la métropole, indique jeudi le parquet de Fort-de-France. Mises en examen mardi et mercredi pour "trafic de drogue en bande organisée", elles ont toutes été placées en détention provisoire à la prison de Ducos, a indiqué le procureur Renaud Gaudeul, lors d'une conférence de presse.
Quatre mois d'enquête. Le démantèlement de ce réseau aura mobilisé une vingtaine d'enquêteurs durant quatre mois et une quarantaine de policiers pour les interpellations finales, a précisé le directeur de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants Caraïbes (Ocrtis Caraïbes), Jean-Damien Moustier. Selon le procureur, l'enquête a permis "de faire un lien très clair entre un trafic de cocaïne entre la Guyane et la métropole et un trafic de résine de cannabis entre la métropole d'une part, et la Guadeloupe et Martinique, d'autre part".
Tout a commencé par l'ouverture d'une information judiciaire à la suite de l'interpellation, le 6 octobre 2017, par les douaniers de l'aéroport Martinique-Aimé Césaire de "deux individus en possession, chacun, de valises contenant 20 kg de résine de cannabis, soit un total de 40 kg saisis ce jour là". En octobre, un nouveau passeur en provenance de Paris-Orly est interpellé au même endroit avec 20 kg de résine de cannabis, puis "les douaniers d'Orly interceptent un passeur en provenance de Guyane en possession de 2 kg de cocaïne dans ses bagages" et une nouvelle mule se rendant en Guadeloupe, "est arrêtée à Orly par les douaniers avec 20 kg de résine de cannabis". Enfin, le 21 novembre, un individu arrivant de Guyane est interpellé à Orly avec 1kg de cocaïne.
Un chef de réseau de 26 ans. Grâce au travail de recoupement des enquêteurs de l'OCRTIS, "deux opérations successives vont être menées". Selon le procureur, les policiers du SRPJ d'Angers vont d'abord procéder à l'arrestation au Mans d'une mule et d'une personne chargée de récupérer la drogue. Une seconde "opération coordonnée" est menée, le 15 janvier, en Guyane et en région parisienne. La veille de l'opération, le principal "objectif", âgé de 26 ans, considéré comme le chef du réseau a été "assassiné, tué par balle dans un quartier réputé difficile de Cayenne", entraînant l'ouverture d'une information judiciaire distincte pour assassinat.
Sur les trois individus interpellés en région parisienne, figure "le relais principal du réseau au Blanc-Mesnil" et parmi ceux de Guyane, une femme déjà connue des services de police, "ex-petite amie du chef présumé du réseau, et qui serait chargée du blanchiment de l'argent de la drogue", a précisé le procureur.