L'enquête visant l'administration pénitentiaire pour "non-assistance à personne en danger", après l'agression d'un détenu de Fresnes par son compagnon de cellule, qui l'avait plongé dans le coma et laissé handicapé à 80%, a conclu à un non-lieu, a-t-on appris jeudi.
"Aucune abstention fautive". La juge d'instruction chargée de l'enquête a estimé que la prise en charge du détenu agressé n'a révélé "aucune abstention fautive" de la part des surveillants de Fresnes (Val-de-Marne), selon une ordonnance de non-lieu. Le document, rendu début janvier, presque dix ans après les faits, met un terme à cette affaire.
Elle avait commencé en novembre 2008. À l'époque, un détenu estonien assène deux coups de poings à son codétenu, dans leur cellule de la maison d'arrêt. Sa victime, Slaheddine El Ouertani, est découverte inanimée par un surveillant et tombe dans le coma.
La victime handicapée à 80%. En détention provisoire pour une affaire dans laquelle il sera finalement blanchi, ce Tunisien sans-papiers ne se réveille que trois mois plus tard, atteint d'une hémiplégie et handicapé à 80%. L'agresseur avait été condamné en 2013 à trois ans de prison, dont un avec sursis.
En parallèle, Slaheddine El Ouertani, aujourd'hui âgé de 44 ans, avait également attaqué l'administration pénitentiaire pour non-assistance à personne en danger, blessures involontaires et faux en écriture publique. Le Tunisien, un temps menacé d'expulsion en 2012 avant d'être régularisé, reprochait sa prise en charge tardive et son transport en fauteuil roulant jusqu'à l'infirmerie, quatre étages plus bas, susceptible d'aggraver son état.