Deux hommes ont été tués par balles mardi soir dans un quartier populaire de Rennes, dans ce qui pourrait être un règlement de comptes lié au trafic de drogue, "fléau" contre lequel "l'ensemble des autorités est mobilisé", a affirmé mercredi la maire de Rennes. Mardi vers 22 heures, un homme a "ouvert le feu avec un pistolet mitrailleur sur un groupe de plusieurs jeunes" dans le quartier de Maurepas, tuant deux d'entre eux, a fait savoir le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, confirmant une information donnée dans la nuit par le quotidien Ouest-France.
"Le lieu et le type de faits laissent envisager un possible règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants", une hypothèse restant cependant à confirmer, selon le magistrat. "Les deux victimes décédées sont nées l'une en 1988 à Cayenne et l'autre en 1994 en Martinique", a-t-on indiqué de même source. Un troisième homme, blessé par balle, s'est présenté au CHU. Il pourrait s'agir "d'une autre victime qui était parvenue à prendre la fuite", un élément qui demeure à vérifier, d'après le procureur.
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"Le trafic de stupéfiants pourrit la vie des habitants"
"Il s'agit en tout état de cause pour la ville de Rennes de faits d'une gravité rarement atteinte", a commenté le magistrat, indiquant qu'"aucune interpellation n'est intervenue à ce stade". La maire de Rennes, Nathalie Appéré (PS), a effectué mercredi une visite dans le quartier où a eu lieu cette fusillade, y soulignant une émotion "vive", selon un communiqué de la mairie. "J'ai assuré" les habitants, les services publics, les commerçants notamment, "de mon soutien et de la totale mobilisation de la police et de la justice pour que les auteurs des coups de feu mortels soient rapidement interpellés", a fait savoir Nathalie Appéré.
"Le trafic de stupéfiants, et les violences qu'il engendre, pourrit la vie des habitants", a estimé l'élue. "L'ensemble des autorités est mobilisé pour lutter contre ce fléau et faire en sorte que les habitants du quartier (...) ne subissent pas la loi des dealers".
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Le quartier de Maurepas déjà victime de violence
"Nous sommes déterminés, chacun dans nos rôles et missions, à ne rien lâcher pour permettre à chaque habitant de Maurepas de vivre bien dans son quartier", a conclu la maire de Rennes. L'élu municipal d'opposition Charles Compagnon (parti Horizons) a réagi sur Twitter. "Depuis 3 ans la situation de Maurepas s'aggrave : Une autre politique est urgente", a-t-il écrit sur le réseau social. La police judiciaire a été saisie d'une enquête criminelle pour assassinat et tentative d'assassinat, a précisé le procureur.
Mes pensées vont d'abord aux familles dans la douleur, mais aussi aux habitants et commerçants du quartier.
— Charles Compagnon (@Ch_Compagnon) March 29, 2023
Depuis 3 ans la situation de Maurepas s'aggrave : Une autre politique est urgente #Rennes !
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Mercredi matin, autour de la place du Gros Chêne, à une centaine de mètres de la station de métro du même nom, la situation était calme, a constaté un journaliste de l'AFP. Autour de la place, située au milieu de tours d'habitation, les commerces et le supermarché étaient normalement ouverts. Deux fourgons de police étaient stationnés sur le parking près des commerces. Situé au nord de Rennes et pas très éloigné du centre-ville, le quartier de Maurepas a déjà été le lieu de décès violents. En juin 2022, plusieurs jeunes avaient été la cible de tirs dans ce quartier. Une dizaine de jours plus tôt, un jeune homme y avait été mortellement poignardé.