Deux policiers condamnés pour des propos racistes sur Facebook

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Deux autres policiers entendus au cours de l'enquête n'avaient pas été cités à comparaître (Illustration). © Manan VATSYAYANA / AFP
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avec AFP
Deux policiers âgés de 44 ans et 51 ans, ont été condamnés mercredi à Paris à trois mois de prison avec sursis et 9.000 euros d'amende pour avoir publié en 2020 des messages racistes dans un groupe Facebook appelé "TN Rabiot Police officiel", comptant quelque 8.000 membres. 

Deux policiers ont été condamnés mercredi à Paris à trois mois de prison avec sursis et 9.000 euros d'amende pour avoir publié en 2020 des messages racistes dans un groupe Facebook appelé "TN Rabiot Police officiel", comptant quelque 8.000 membres. Le parquet de Paris avait cité à comparaître le 20 avril Patrick C. et Fabrice D-P, un brigadier et un gardien de la paix autrefois membres du groupe Facebook "TN Rabiot Police officiel" dont l'existence avait été dévoilée par le site d'informations Streetpress.

"Ca continue par rentrer par tous les trous"

Le premier, Patrick C., brigadier de 44 ans, se voyait reprocher ce commentaire : "Ce pays est vraiment devenu la poubelle du monde... Plein le cul vraiment, et on se demande pourquoi les Français ne supportent plus l'immigration." "Ca continue par rentrer par tous les trous", ajoutait-il, évoquant une "immigration ni choisie, ni qualifiée, ni rien du tout".

La 17e chambre du tribunal correctionnel l'a condamné pour "injure publique à caractère racial" à 3 mois d'emprisonnement avec sursis, sans mention au casier judiciaire, suivant les réquisitions du parquet. Patrick C. devra en outre verser 1 euro de dommages et intérêts aux trois associations anti-racistes (Licra, Maison des potes, SOS Racisme) qui s'étaient constituées parties civiles. A l'audience, ce policier en poste dans le Sud-ouest et sans avocat avait concédé une réaction "émotionnelle" à l'attentat de Romans-sur-Isère, en avril 2020. 

"Comme Trump ! Il a dit du plomb !"

L'autre prévenu, Fabrice D-P, gardien de la paix de 51 ans en disponibilité de la police, ne s'était pas présenté à l'audience : il apparaissait encore ces derniers jours sur Instagram comme travaillant dans un club sur une île du golfe de Thaïlande. Il avait été jugé pour avoir écrit "Toujours la même merde qui brave tous les interdits dans ce pays. Les 'gauchiasses' puants et les immigrés qui ne fer(ont) même pas 1/10e du quart de ça chez eux. Comme Trump ! Il a dit du plomb !"

La procureure avait requis une "sanction plus sévère" pour lui, une amende de 9.000 euros à payer sous 90 jours pour le second. Le tribunal a suivi ses réquisitions et l'a condamné pour "injure publique à caractère racial" mais aussi pour "provocation publique à la discrimination".

Fabrice D-P a en outre été condamné à verser 250 euro aux parties civiles. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Christophe Castaner, avait signalé ce groupe à la justice face aux "centaines" de messages racistes, sexistes et homophobes, ainsi que des appels au meurtre. Deux autres policiers entendus au cours de l'enquête n'avaient pas été cités à comparaître, tandis que deux autres membres du groupe, ciblés par le parquet, n'avaient pu être identifiés.