Deux surveillants ont été agressés, l'un mardi et l'autre mercredi, à la maison d'arrêt de Grenoble-Varces, en Isère, qui connait un taux d'occupation de 156%, a dénoncé le syndicat Ufap-Unsa, appelant à une action jeudi matin.
Un surveillant "a failli se faire crever l’œil", un autre frappé à l'abdomen. Mardi matin, "un collègue a failli se faire crever l’œil car on a pas mal d’œilletons cassés qui n'ont plus de protection. Quand il s'est approché pour regarder dans la cellule avant d'ouvrir, le détenu a passé un stylo", a expliqué à l'AFP Dimitri Garot, responsable syndical local, confirmant une information du Dauphiné Libéré. Mercredi matin, un surveillant "arrivé il y a trois mois", "a refusé à un détenu sa demande d'aller immédiatement à l'infirmerie en lui rappelant les procédures. Le détenu lui a mis des coups de poing dans l'abdomen", a poursuivi Dimitri Garot.
Appel à une action jeudi matin. À Varces, "nous sommes en théorie 100 surveillants mais en réalité 80-85 et plus de la moitié de l'effectif sont des stagiaires, c'est-à-dire avec moins d'un an d'ancienneté", a-t-il détaillé. Pour dénoncer ces dysfonctionnements et demander la réparation des œilletons, l'Ufap-Unsa appelle les agents à une action, "débrayage ou blocage" à décider jeudi matin.
Une prison surpeuplée. Pour Dominique Verrière, délégué régional Ufap-Unsa, la sur-occupation à plus de 150% de Varces-Grenoble comme de Saint-Quentin-Fallavier, dans l'Isère également, est au-dessus de la moyenne rhônalpine (environ 110%). De plus, une des particularité de Varces est d'accueillir "la population pénale grenobloise" réputée pour son "niveau de dangerosité important", reflet de la délinquance et de la criminalité liées au trafic de drogue de la capitale des Alpes, a souligné Dominique Verrière. Le procureur de la République de Grenoble a dressé mercredi en audience de rentrée solennelle un sombre tableau : "les chiffres 2017 de la délinquance et de la criminalité ne sont pas très bons" pour le ressort. Jean-Yves Coquillat a mis en exergue un "phénomène particulièrement inquiétant : des mineurs étrangers ont été embauchés par des trafiquants de drogue" d'un quartier de Grenoble, à un tarif de "100 euros net par jour pour faire le guet, ce qui est nettement plus que le Smic et démontre la vitalité économique du secteur".