Didier François 3:55
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B.V. , modifié à
Otage de l'Etat islamique pendant un an, le journaliste d'Europe 1 a côtoyé de près Najim Laachraoui, l'un des kamikazes des attentats de Bruxelles en mars.
TÉMOIGNAGE

Laachraoui, Nemmouche… "Ils étaient toute une bande", se souvient Didier François, qui a passé un an dans les geôles de l'Etat islamique. "Mais lui, ce n'était pas un garde, il avait un rôle un peu particulier." Le journaliste d'Europe 1 connaît bien Najim Laachraoui. Vendredi, dans Europe Soir, il a confirmé que l'un des kamikazes de l'attentat de Bruxelles faisait partie de ses geôliers. Et il est revenu sur les longs échanges qu'il a pu avoir avec le djihadiste.

"Il venait régulièrement me chercher parce que j'étais le plus âgé", explique Didier François. "C'est avec lui qu'il y avait des discussions sur les négociations, à la demande de son émir." Le reporter observe alors la différence entre l'interrogateur Laachraoui, "extrêmement brillant", et les autres recrues chargées de garder les prisonniers, "des brutes épaisses" : "Il n'utilisait jamais la violence, à la différence des autres."

Entendu sur europe1 :
"Très intelligent", Laachraoui démontre "une très forte conviction, ce qui le rendait très dangereux"

"Quelqu'un qui a lu beaucoup". Au fil des semaines, "on a eu de longues discussions, y compris des discussions très théoriques", raconte le journaliste au micro de Nicolas Poincaré. "C'est quelqu'un qui a lu beaucoup, qui a une approche très intellectuelle et très comparative de l'islam et de la religion catholique." Les deux hommes échangent ainsi sur la reconnaissance à accorder à Jésus. Dieu ? Fils de Dieu ? Premier des Saints ? "Très intelligent", Laachraoui démontre "une très forte conviction, ce qui le rendait très dangereux", insiste Didier François.

Entendu sur europe1 :
Ça a permis d'obtenir énormément d'informations qui ont été utiles pour évaluer la dangerosité de l'Etat islamique

Les échanges permettent également à Didier François de comprendre les rouages de l'organisation terroriste qui le retient otage. "Au fur et à mesure, ça a permis d'obtenir énormément de renseignements et d'informations qui ont été utiles à évaluer la dangerosité de l'Etat islamique", avance-t-il.

Pour lui, Najim Laachraoui était un "coordinateur" dans les attaques de Paris et Bruxelles. "On voit bien que c'est poussé par la traque policière qu'il décide de passer à l'attentat-suicide. Mais son objectif était d'organiser de nouveaux attentats, donc il était d'un certain point de vue préservé."