Lundi, l'homme de 34 ans mis en examen pour enlèvement et séquestration dans l'enquête sur la disparition de Maëlys a reconnu que la fillette de 9 ans était brièvement montée dans son véhicule, en compagnie d'un petit garçon, au cours de la soirée de mariage. En revanche, il continue de nier le kidnapping. S., son frère, a pris sa défense en exclusivité sur Europe 1 mardi matin.
"Il n'a jamais eu aucune histoire avec les gamins". Quand il a appris la mise en examen de son petit frère, S. était "abasourdi". "Pour moi, mon frère est innocent à cent mille pour cents", martèle-t-il. "On marche sur la tête. Je connais mon frère, je sais qu'il est incapable de ça. Il n'a jamais eu aucune histoire avec les gamins", assure-t-il.
En dépit d'indices troublants, il estime que le récit de son frère tient la route. "Les enfants voulaient voir les chiens (dans la voiture du suspect, ndlr), basta. On ouvre, il n'y a rien, on sort, merci, au revoir. Il n'y a rien de tordu dans ce qu'il raconte. C'est la vérité", juge-t-il.
"Un bouc-émissaire". Pour le grand frère du suspect, la mise en examen du trentenaire relève d'une manœuvre judiciaire. "Ils ont trouvé un bouc-émissaire, ils l'ont pris. Prison. Merci. Au revoir", lâche-t-il. "Moi, j'ai une question. Le deuxième enfant, c'est qui ? Il est où ? Je suppose que c'est cet enfant qui pourrait faire toute la vérité sur cette histoire", souligne-t-il. S. en est intimement persuadé : si son frère avait commis un crime ce soir-là, il aurait avoué. "Je le connais trop bien, il est droit. Ce n'est pas le garçon qui fait des conneries. Il est tranquille, il vit avec ses chiens."
S. s'agace aussi de lire des informations inexactes dans les médias, faisant passer son frère pour ce qu'il n'est pas, selon lui. "Je lis que c'est un dealer. Il a fait des conneries quand on était gamins, on a tous fumé des pétards. Ce n'est pas pour ça qu'on est des dealers. Ça, ça me parait énorme". Le trentenaire a en effet eu, dans sa jeunesse, quelques démêlés avec la justice pour usage de stupéfiants.
"Il a juré à ma mère" qu'il n'avait rien fait. Face aux accusations qui pèsent sur son fils, la mère du suspect dénonce un acharnement judiciaire. Interrogée dans Le Parisien mardi, elle compare son fils à Patrick Dils, qui fut accusé à tort du du meurtre de deux enfants à Montigny-lès-Metz. À la sortie de sa première audition, "il a juré à ma mère" qu'il n'avait rien fait, rapporte l'aîné. "Ils se sont pris tous les deux dans les bras. Moi aussi. On a pleuré, on a pleuré, on a pleuré… Je lui ai dit 'Tu nous as fait flipper'. Il m'a dit 'Moi aussi'. Et pour faire flipper un gaillard comme lui, pour le faire pleurer à chaudes larmes…", poursuit-il sans finir sa phrase. "On s'acharne sur ce suspect, alors qu'il faudrait peut-être chercher un peu plus loin."