Jacques Rançon, poursuivi pour deux assassinats, une tentative d'assassinat et une tentative de viol dans l'affaire des "disparues de la gare de Perpignan", a été renvoyé devant les assises, ont indiqué mercredi les avocats des différentes parties. "Les juges ont signé l'ordonnance le 9 janvier", a précisé l'avocat des victimes, Maître Etienne Nicolau. Selon lui, un procès pourrait avoir lieu "d'ici un an".
"Atténuer les souffrances" des familles de victimes. "Les familles des victimes sont satisfaites qu'un procès puisse avoir lieu et attendent de celui-ci qu'il atténue leurs souffrances. On va avoir un profil de cet homme grâce aux victimes ayant survécu. On sait aujourd'hui que Rançon ne tue ses proies que si elles lui résistent", a ajouté Maître Nicolau. "L'ordonnance est conforme à ce qu'on attendait, c'est un dossier relativement simple puisque les faits ont été reconnus", a par sa part indiqué Me Xavier Capelet, avocat de Jacques Rançon. Les magistrats avaient notifié en octobre la fin de leurs investigations aux différentes parties.
Repéré en 2014 grâce à son ADN. Né dans une famille modeste dans un village au sud d'Amiens, cet ancien cariste-magasinier d'une cinquantaine d'années au lourd passé de délinquant sexuel avait été confondu en 2014 grâce à son ADN. Il est considéré par la police comme "le tueur de Perpignan". Il est poursuivi pour les assassinats de deux jeunes femmes, qui font partie des "disparues de la gare de Perpignan", une des affaires les plus mystérieuses des années 1990.
Aveux sans ambiguïtés. Il a avoué avoir tué Mokhtaria Chaïb, retrouvée atrocement mutilée le 21 décembre 1997 dans le quartier de la gare. Cette étudiante française de 19 ans avait les seins et les parties génitales découpées. Il a aussi confessé le viol et l'assassinat d'une autre "disparue de Perpignan" : Marie-Hélène Gonzales, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé fin juin 1998, décapité et amputé des mains. La tête et les mains n'avaient été retrouvées que six mois plus tard dans un sac plastique.
Rançon doit aussi répondre d'une "tentative d'assassinat" ayant eu lieu le 9 mai 1998, également à Perpignan : une jeune femme alors âgée de 19 ans avait reçu plusieurs coups de couteau au ventre, manquant de peu d'être égorgée avant de réussir à lui échapper. Il a également été mis en examen, il y a environ un an, pour tentative de viol. Selon l'accusation, Jacques Rançon aurait tenté de violer une jeune fille, le 10 septembre 1997, au lendemain de son arrivée à Perpignan, où il venait de s'installer dans un petit hôtel du quartier de la gare. Il venait alors de sortir de la prison d'Amiens où il avait passé cinq ans derrière les barreaux pour le viol d'une jeune femme.