Jacques Rançon, déjà poursuivi pour l'assassinat de Mokhtaria Chaïb en 1997, a été mis en examen mercredi pour celui d'une autre "disparue de Perpignan", Marie-Hélène Gonzales, a-t-on appris de source proche du dossier. Le cariste-magasinier de 54 ans a été mis en examen à Perpignan pour "assassinat et viol en récidive" en 1998. Il a ensuite été reconduit à la maison d'arrêt de Béziers, dans l'Hérault, où il est en détention.
Mutilée et décapitée. Jacques Rançon a avoué lundi le meurtre de Marie-Hélène Gonzales, 22 ans, disparue le 16 juin 1998 près de la gare de Perpignan. Son corps avait été découvert dix jours plus tard à la périphérie de la ville. Ses parties génitales avaient été découpées, comme sur le corps de Mokhtaria Chaïb, mais elle avait aussi été décapitée et amputée des mains. Sa tête et ses mains n'avaient été retrouvées que six mois plus tard dans un sac plastique.
Il avait déjà avoué le meurtre de Mokhtaria. Le quinquagénaire, un Picard au lourd passé de délinquant sexuel, est incarcéré depuis octobre 2014 après avoir été mis en examen pour le meurtre similaire, le 20 décembre 1997, de Mokhtaria Chaïb, une étudiante en sociologie de 19 ans. Lors de sa garde à vue, il avait avoué le meurtre de celle-ci, avant de se rétracter en mars dernier. Son corps avait également été retrouvé atrocement mutilé: les seins et l'appareil génital avaient été prélevés de manière quasi chirurgicale.
Une jeune femme survivante. Jacques Rançon est par ailleurs poursuivi pour une "tentative d'assassinat" en 1998 : une jeune femme alors âgée de 19 ans, également à Perpignan, avait reçu plusieurs coups de couteau au ventre, manquant de peu d'être égorgée avant de réussir à lui échapper.
La disparition de Tatiana demeure non élucidée. A l'époque, les meurtres de Mokhtaria et Marie-Hélène, tous survenus près de la gare de Perpignan, avaient suscité un vif émoi dans la ville accréditant la thèse d'un tueur en série. Une troisième jeune femme, Tatiana Andujar, une lycéenne de 17 ans, avait été la première à disparaître dans le quartier, le 24 septembre 1995. Elle n'a jamais été retrouvée. Jacques Rançon était en prison à ce moment-là, pour viol déjà, et il ne pouvait pas bénéficier de permission de sortie, selon son avocat, Xavier Capelet.
La fin du mystère ? Après des années de fausses pistes et de déception, c'est l'une des principales énigmes criminelles des années 1990 en France qui est ainsi en passe d'être résolue, au moins pour deux des trois "disparues de Perpignan" dont le dossier restait mystérieux.