Le procureur a requis lundi dix années de détention, la peine maximale, contre quatre Strasbourgeois, dont le frère d'un kamikaze du Bataclan. Ils sont jugés pour avoir passé environ trois mois en Syrie, entre fin décembre 2013 et avril 2014.
Deux groupes parmi les prévenus. En livrant un réquisitoire d'autant plus implacable qu'il était déroulé sans la moindre emphase, le procureur Nicolas Le Bris a scindé en deux groupes cette "filière de Strasbourg", jugée depuis un peu plus d'une semaine. Ces deux groupes étaient déjà apparus nettement devant le tribunal, l'un étant constitué de quatre jeunes hommes barbus, souvent narquois, regroupés dans un box, et faisant face à trois hommes glabres, arborant des mines plus sombres.
Dix ans et huit ans de prison requis. Contre Karim Mohamed-Aggad, dont le frère Foued a tué au Bataclan, et Radouane Taher, décrits comme les meneurs de ce groupe de Strasbourgeois, il a demandé dix ans de détention et une peine de sûreté de deux tiers, empêchant toute remise en liberté pendant cette durée. Même exigence contre les frères Ali et Mohamed Hattay, qui, selon le procureur, ont surtout quitté la Syrie parce qu'ils avaient été livrés par un passeur à la police turque.
Le procureur a été légèrement moins dur (huit années de détention et une peine de sûreté des deux tiers) contre Mokhlès Dahbi, Miloud Maalmi et Banoumou Kadiakhe, et seulement, a-t-il averti, parce qu'ils avaient passé un peu moins de temps en Syrie que leurs amis : deux mois contre un peu plus de trois pour les autres.