Trois enfants auditionnés vendredi dans le cadre d'une opération de gendarmerie à l'école catholique traditionaliste L'Angélus à Presly (Cher) ont fait état de "caresses et de massages pour le moins inappropriés" de la part du directeur de l'établissement, a indiqué mardi le procureur de la République de Bourges.
Publication attendue d'un communiqué de presse. Le directeur, l'abbé Régis Spinoza, âgé de 46 ans, en soutane, jovial et souriant, est resté mardi matin derrière les grilles cadenassées de l'école, un ancien couvent austère en pleine campagne. Il a refusé de répondre aux questions, promettant cependant la publication "imminente" d'un communiqué de presse.
Soupçons de maltraitance et d'agressions sexuelles sur les élèves. L'abbé, qui n'a pas d'antécédents pénaux, est un homme "manifestement intelligent, qui a du charisme et qui sait en jouer", a commenté le magistrat. Fermé sur décision préfectorale vendredi et jusqu'aux vacances d'été "sur le fondement de la protection de l'enfance", l'établissement catholique hors contrat, ouvert en 2010, qui accueillait 109 élèves du primaire à la terminale, est sous le coup d'une enquête judiciaire en raison de soupçons de maltraitance d'élèves et d'agressions sexuelles.
Comportements "équivoques". La justice soupçonne également des faits de "travail dissimulé" et des "infractions d'ordre économique et financier", voire d'"escroquerie", selon le procureur Joël Garrigue. Après avoir retiré leurs quatre enfants scolarisés à L'Angélus, des parents avaient déposé auprès de l'Éducation nationale une plainte pour "mauvais traitements et comportements équivoques" qui a été transmise fin mars au parquet de Bourges, a indiqué le magistrat.