Une sanction disproportionnée ? En décembre dernier, une caissière d'un supermarché de Mézières-sur-Seine, en région parisienne a reçu un courrier lui annonçant un licenciement pour faute grave, avant finalement que la direction du distributeur n'accepte de la réintégrer.
5,32€ . La direction du supermarché lui reprochait d'avoir oublié de scanner un pack de bières et deux sacs plastiques. La valeur : 5,02 euros pour les bières, 30 centimes pour les deux sacs plastiques. Ce soir-là, le 22 décembre elle avait été prise en faute par un vigile avant d'être recadrée par sa hiérarchie. La caissière, travailleuse handicapée, a reconnu alors l'oubli, s'est dit épuisée de sa journée.
Dans le courrier que lui a adressé la direction, le directeur évoque "un comportement frauduleux, pas en conformité avec les valeurs élémentaires de probité et d’honnêteté". "Vous avez notamment en charge la lutte contre la fraude des clients (…), vous devez vous imposer la même rigueur que vous devez adopter à l’égard des clients". Un comportement qui justifie selon ce courrier le licenciement.
Employée depuis 2012. La caissière de 37 ans était employée du magasin depuis 2012. Elle avait obtenu un CDI en septembre 2015, après de nombreux CDD. "Quand elle s’est retrouvée avec ce client, elle avait le vigile en face d’elle et se savait surveillée par les caméras. Frauder aurait été suicidaire pour une femme qui a besoin de ce boulot pour vivre", a soutenu son défenseur syndical.
La caissière réintégrée. Cependant, l'affaire a rebondi jeudi en fin d'après-midi en faveur de la salariée. "Après examen de la situation et compte tenu de l'ensemble des éléments, la direction de Carrefour Market a décidé de proposer à Madame Vanessa V. sa réintégration dans l'entreprise. Un rendez-vous est organisé avec elle vendredi matin", a indiqué la chaîne de magasins.
Un cadre dirigeant de l'enseigne devait rencontrer vendredi les délégués syndicaux et la caissière de ce magasin de Mézières-sur-Seine, pour trouver un "arrangement", avait indiqué auparavant l'intéressée. Le syndicat a prévu un rassemblement de soutien samedi matin devant le magasin. La caissière a décidé de lancer une procédure devant le conseil de Prud'hommes de Mantes-la-Jolie.