En Moselle, un trafic de voitures volées en Italie, et importées et revendues en France par l'intermédiaire de la mafia italienne, vient d'être démantelé. Au total, sept personnes ont été mises en examen, dont quatre ont déjà été incarcérées. La section de recherche de la gendarmerie de Moselle et la police ont enquêté pendant plus d'un an pour comprendre le circuit extrêmement perfectionné de ce réseau international.
Milieux mafieux de Naples
La "Piovra", la pieuvre en italien. Tel est le nom du dossier donné à cette affaire par les enquêteurs. En haut du réseau, il y a un père et son fils liés à plusieurs garages véreux en Moselle, servant de réseaux d'écoulement, ainsi qu'une de leur connaissance, un Français né en Italie.
Ce dernier, ayant ses entrées dans les milieux mafieux de Naples, a permis de faire l'intermédiaire, explique le commissaire Denis Kotnik, chef de la sureté départementale de Moselle. "Les garagistes disaient au niveau supérieur : 'on souhaite telle voiture, telle couleur, avec telle option', et ils passaient commande à leur interlocuteur italien. Quelques temps après, le camion venait livrer le véhicule."
32 voitures volées, la Camorra évoquée
Dans cette affaire, les enquêteurs ont identifiés pas moins de 32 voitures volées, mais en tout il y en aurait une centaine. Pour la plupart, il s'agit de voitures louées par des prête-noms en Italie, puis maquillées afin de les faire disparaître des radars. Numéro de série, plaques, cartes grises... Rien n'est laissé au hasard, analyse Denis Hebinger, patron de la section de recherche de la gendarmerie de Moselle. "Le maquillage est fait de façon professionnelle avec des techniques qui ne sont pas accessibles au quidam, donc on a des gens très organisés dans cette remontée de véhicules volés".
Jusqu'ici, la responsabilité de la Camorra est évoquée. Mais ce sera désormais au volet italien de l'enquête de le démontrer.