La police recherchait toujours jeudi le ou les auteurs d'une série de tags du mot "Juif" peints dans le centre-ville de Marseille, qui a entraîné le dépôt d'une plainte par le conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Mise à jour le 24/11 : L'auteur des tags "Juif" était lui-même juif et a réalisé ces tags sans but politique, a appris l'AFP de source policière vendredi après qu'il se fut dénoncé.
L'enquête sur cette série de tags, en grand format et de couleurs variées, apposés sur des rideaux de fer ou des devantures de garage, a débuté mi-novembre, a précisé une source proche du dossier. Ils ont été réalisés à des dates variées, certains "il y a plusieurs semaines", a-t-elle ajouté.
Un graff retrouvé sur la devanture d'un restaurant chinois. Selon les premiers éléments de l'enquête, "on ne retrouve apparemment aucun caractère blasphématoire ou injurieux", a expliqué de son côté une source policière, précisant que "ces 'graffs' ont été faits de façon tout à fait aléatoire", l'un d'eux ayant par exemple été réalisé sur la devanture d'un restaurant chinois. "Il s'agit manifestement de l'action d'un ou plusieurs graffeurs aguerris", a-t-elle ajouté. "Nous sommes très vigilants et mettons tous les moyens en oeuvre pour trouver les auteurs de ces dégradations", a-t-elle poursuivi.
Un procédé qui rappelle "les heures les plus sombres de l'Histoire". De son côté, le Crif Marseille-Provence a dénoncé des "inscriptions antisémites", et déposé plainte. "Le fait d'écrire le mot 'Juif' sur un commerce (rappelle) les heures les plus sombres de l'Histoire. Nous ne pouvons tolérer de tels agissements, ni sur la forme, ni sur le fond", a-t-il affirmé dans un communiqué.
Une des plus importantes communautés juives de France et d'Europe. La ville de Marseille et sa communauté juive, l'une des plus importantes de France et d'Europe, avec 70.000 personnes, restent marquées par l'attaque en janvier 2016, à la machette, d'un enseignant juif par un adolescent radicalisé. Ce dernier a depuis été condamné à 7 ans de prison. Le président du consistoire local avait ensuite conseillé de s'abstenir de porter la kippa dans la rue, par sécurité, ce qui avait suscité une vive polémique.