Une enquête visant la chanteuse Izïa Higelin pour "provocation publique à commettre un crime ou un délit" a été ouverte par le parquet de Nice, a indiqué ce dernier à l'AFP samedi, après que l'artiste a évoqué un lynchage d'Emmanuel Macron lors d'un concert jeudi.
"C'est la brigade territoriale de la gendarmerie de Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes) et la brigade de recherches" qui sont saisies de l'enquête, a ajouté le procureur de Nice, Xavier Bonhomme, confirmant une information initiale de Nice-Matin. Il a précisé que l'enquête ne faisait pas suite à une plainte.
"Pinata humaine géante"
Évoquant le chef de l'État, lors de son concert jeudi soir à Beaulieu-sur-Mer, dans le cadre du festival "Les nuits guitare", l'artiste imagine comment il pourrait être lynché publiquement par les spectateurs : "Je le connais, quelle coquine celui-là, il s'est dit là, ce qui serait bien, je pense que ce que le peuple veut, ce dont le peuple a envie, c'est qu'on m'accroche à 20 m du sol telle une pinata humaine géante, et qu'on soit tous ici présents munis d'énormes battes avec des clous au bout comme dans Clockwork Orange" (Orange mécanique, NDLR).
Et la chanteuse de poursuivre, en se déhanchant, sur fond musical, d'après une vidéo postée sur le site et le compte TikTok du magazine culturel InOut Côte d'Azur : "Et là, on le ferait descendre, mais avec toute la grâce et la gentillesse que les gens du Sud ont, là juste au-dessus de vous, et on aurait tous notre batte avec nos petits clous, et dans un feu de bengale de joie, de chair vive et de sang, on le foutrait à terre, mais gentiment tu vois...".
"Je vois déjà le gros titre de Nice-Matin demain : 'Izïa appelle au meurtre de Macron'", aurait ensuite ironisé la chanteuse, selon le quotidien régional qui revenait sur ce concert dans ses colonnes samedi matin, évoquant une tentative infructueuse des gendarmes de l'interroger en fin de spectacle.