La présidente du tribunal correctionnel Julie Leonard a suivi les réquisitions du parquet, le condamnant à quatre ans de prison ainsi qu'un an et dix mois de révocation de sursis probatoire avec ordre d'incarcération immédiate. Visiblement agacé, le trentenaire a quitté la salle avant la fin de la lecture du délibéré.
Le 13 juillet au soir, les policiers avaient repéré son véhicule vrombissant et faisant crisser ses pneus et lui avaient demandé de s'immobiliser. Mais il avait redémarré à vive allure et s'était dirigé dans une zone piétonnière.
Une "mauvaise foi" du suspect selon la procureure
"J'ai juste voulu me sauver", s'est-il justifié, "je n'avais pas envie de retourner en prison". Sorti de prison en janvier dernier après deux ans de détention, le trentenaire présentait un casier portant la trace de 40 condamnations, dont cinq pour des refus d'obtempérer et deux pour des délits de fuite. Au total, il avait été condamné à près de 20 ans de détention cumulée.
En ce soir de fête, il roulait en état d'alcoolémie, sans permis, dans un véhicule non assuré, au côté de sa compagne avec qui il avait pourtant interdiction d'entrer en contact. "J'ai fait le con", "je n'ai pas essayé d'écraser des gens", a-t-il répété à propos de l'incident, qui a créé la panique dans la foule de près de 300 personnes qui ont tenté d'éviter le véhicule.
Sur les images de vidéosurveillance, "on voit un enfant et une mère en poussette pour qui ce n'est pas passé loin", a relevé la présidente. Le Vosgien a reconnu la totalité des faits, sauf d'avoir craché sur un policier et de l'avoir mordu.
La procureure Tamara Dazzi a déploré la "mauvaise foi" du suspect, pointant son "énorme problème avec la justice, avec l'autorité". Son avocate, Aurélie Harbil Bonne, a reconnu "la bêtise" de son client qui s'est retrouvé "en état de panique". Elle a regretté une "sanction particulièrement lourde". Il a dix jours pour faire appel.