Exhibition sexuelle : l'artiste Déborah de Robertis relaxée

L'artiste franco-luxembourgeoise avait réalisé ses "performances" lors d'une exposition Barbie au Musée des arts décoratifs
L'artiste franco-luxembourgeoise avait réalisé ses "performances" lors d'une exposition Barbie au Musée des arts décoratifs © MATTHIEU ALEXANDRE / AFP
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avec AFP , modifié à
Déborah de Robertis avait laissé apparaître ses seins et une toison pubienne factice lors de deux expositions à Paris. Poursuivie pour exhibition sexuelle, l'artiste a été relaxée. 

L'artiste franco-luxembourgeoise Déborah de Robertis, poursuivie pour exhibition sexuelle après des "performances" dans deux musées où elle apparaissait en partie dénudée, a été relaxée mercredi, le tribunal estimant qu'il n'y avait "pas d'éléments suffisant pour caractériser l'exhibition".

Déborah de Robertis satisfaite. La présidente du tribunal correctionnel de Paris a jugé, "qu'en l'état actuel des mœurs en France (...), le geste de l'artiste n'était pas constitutif d'une exhibition" et qu'il n'y avait "simplement pas d'éléments suffisant pour caractériser l'exhibition". L'artiste, qui s'est déclarée "satisfaite " de la décision, a accueilli le jugement avec un certain détachement, mâchouillant son chewing-gum. Son avocat, Maître Tewfik Bouzenoune, s'est réjoui de la relaxe de sa cliente. "C'est une super décision qui fait honneur à la justice sur la manière de juger les artistes". Il a par ailleurs estimé que le texte sanctionnant l'exhibition sexuelle était "imprécis". "Comment peut-on définir un 'état de nudité' ? C'est beaucoup trop vague", a-t-il dit.

L'artiste veut poursuivre ses "performances". Déborah de Robertis était apparue en partie dénudée lors de deux expositions: au Musée des arts décoratifs de Paris lors d'une exposition consacrée à la poupée Barbie et à la Maison européenne de la photographie. L'artiste s'y était rendue le 18 septembre, perruque blonde sur la tête, dans une combinaison couleur chair qui laissait apparaître ses seins. En haut de ses cuisses, elle arborait une abondante toison pubienne factice.

Si la magistrate du parquet avait admis la différence de contexte entre le geste de l'artiste et une exhibition sexuelle classique, elle avait également souligné le caractère "imposé" de la performance, vis-à-vis d'un public non averti. Une amende de 2.000 euros avait été requise. A la sortie du Palais de Justice, l'artiste de 32 ans a expliqué vouloir poursuivre ses "performances". "Pour moi c'est très bien puisque je prépare une série de performances dans d'autres musées". Selon elle, la décision du tribunal "replace (son) travail là où il doit être, dans l'art".