Le procureur de la République de Metz Christian Mercuri a réfuté ce mardi tout "dysfonctionnement des services judiciaires" qui aurait pu conduire au féminicide présumé commis dans la nuit de dimanche à lundi à Hayange sur une jeune femme de 22 ans. "Je ne pense pas qu'à l'heure actuelle on puisse parler d'un dysfonctionnement des services judiciaires dans cette affaire", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, tout en reconnaissant que la victime avait déposé une main courante, le 14 janvier 2020, et une plainte, le 3 novembre 2020, visant son conjoint.
Cette main courante et cette plainte faisaient état "de violences verbales, de harcèlement ou de menaces de mort", a-t-il indiqué, précisant qu'elles avaient été déposées avant l'incarcération en novembre 2020, pour des délits routiers, de l'auteur présumé du féminicide.
A la mi-mai, la cour d'appel avait autorisé ce jeune homme de 23 ans, de nationalité serbe, à poursuivre sa détention à domicile sous surveillance électronique (DDSE), un aménagement que lui avait refusé dans un premier temps un juge d'application des peines.
Pas "judiciairement identifié comme un conjoint violent"
Le suspect a été arrêté lundi après-midi à Hayange chez un couple de sa connaissance, quelques heures après le meurtre de sa compagne, tuée à coups de couteau. Toujours selon le procureur, il y avait eu également dans le passé "plusieurs interventions de police secours au domicile conjugal", le parquet ne disposant pas encore des "motifs exacts" de ces interventions.
L'auteur n'était toutefois pas "judiciairement identifié comme étant un conjoint violent", a insisté le magistrat. "S'il avait été identifié comme tel, il n'aurait pas bénéficié d'un aménagement de peine au domicile conjugal", a-t-il souligné.
"Ni le juge d'application des peines, ni la chambre de l'application des peines (de la cour d'appel, NDLR), n'étaient au courant" de la plainte, pas plus que le parquet lorsque cet aménagement a été décidé, a-t-il martelé.
Toujours selon le procureur, la plainte n'était "pas restée lettre morte dans un commissariat", mais avait conduit à "la saisine de l'intervenant social du commissariat, entré en relation à plusieurs reprises avec Madame Di Vincenzo", la victime, qui n'avait "pas souhaité aller plus loin dans le cheminement".