Le 23 mai, Stéphanie, 22 ans, a été tué par son compagnon à Hayange, en Moselle. La jeune femme avait déposé plainte contre lui pour menaces de mort, mais les informations n’ont pas été transmises à temps aux magistrats qui ont décidé son retour à domicile. Alors que le rôle des policiers est pointé du doigt, les syndicats de police montent au créneau et dénoncent un manque d’effectif.
Une jeune femme de 22 ans a été poignardée à mort dans la nuit de dimanche à lundi en pleine rue à Hayange. Son compagnon, un réfugié politique serbe de 23 ans, a été mis en examen et écroué mercredi soir pour "homicide par conjoint" et placé en détention. Et depuis, la polémique enfle, notamment parce que la victime avait déjà porté plainte contre son compagnon pour menaces de mort, mais les magistrats ne disposaient pas de ces informations au moment de décider de son retour à domicile, après une peine de prison dans une autre affaire.
700 dossier en attente au bureau de police d'Hayange
Près d’une semaine après la mort de Stéphanie, les policiers contre-attaquent : ils ne veulent pas être suspectés de négligence dans cette affaire. Les syndicats prennent donc la défense des policiers qui disent avoir une trop grande charge de travail. La plainte de Stéphanie contre son conjoint pour violences et menaces de mort était au milieu des 700 autres dossiers en attente au bureau de police d'Hayange. Et le fait qu’elle n'ait pas été transmises au parquet a sans doute permis le retour au domicile conjugal du mis en cause, dix jours avant le meurtre.
"Six collègues sur un bassin de population de 45.000 habitants"
"700 dossiers pour six collègues, ça fait en gros un portefeuille de 120 dossiers. En fonction du nombre de dossiers, le collègue établit un ordre de priorité à traiter. C'est toujours facile de dire après... Mais il y a tellement de procédures. Il y a des plaintes qui sont déposées pour tout et n'importe quoi. Dans la procédure, souvent, il y a 30 à 40 actes à faire et ça prend des heures et des heures de travail. Et avec des effectifs moindres... ", confie à Europe 1 Fabrice Marsault, du syndicat Unité SGP Police, en Moselle. Il dit en avoir assez d'entendre que ses collègues soient mis une faute. "Six collègues sur un bassin de population de 45.000 habitants, vous imaginez ? Il y a des choix à faire et on ne fait pas forcément toujours le bon et c'est dramatique. Les collègues sont forcément affectés. On est tous bouleversés par ce drame", poursuit-il.
Le syndicaliste ajoute que si la plainte n'a pas été transmise au parquet, la justice n'a pas non plus signalé au bureau de police d'Hayange le retour du conjoint au domicile conjugal après son incarcération pour des délits routiers.