L'homme soupçonné d'avoir tué son épouse enceinte de huit mois mercredi à Montargis dans le Loiret va être présenté vendredi, avec sa deuxième compagne, devant le pôle criminel d'Orléans pour meurtre avec acte de torture et barbarie, a annoncé le procureur de la République de Montargis.
"Les infractions qui seront reprochées peuvent être qualifiées de meurtre précédé, accompagné ou suivi d'un autre crime, (...) constitué d'actes de torture et barbarie", a déclaré lors d'une conférence de presse le procureur de la République Loïc Abrial, en précisant que l'information judiciaire serait confiée à un juge d'instruction du pôle criminel d'Orléans.
"De nombreuses lésions et fractures"
Le procureur a requis les placements en détention provisoire du mari de la victime et de sa deuxième compagne, elle aussi enceinte. Ils sont tous deux de nationalité sénégalaise. La victime est décédée mercredi à l'hôpital de Montargis, après avoir été retrouvée inconsciente à son domicile. Agée de 31 ans et de nationalité française, elle présentait de "nombreuses lésions et nombreuses fractures", notamment au visage, selon Loïc Abrial.
"La cause de sa mort est un traumatisme crânien grave (...) probablement consécutif des nombreux coups reçus au niveau de la tête. Ce traumatisme crânien est en outre associé à un traumatisme cervical antérieur, qui pourrait être consécutif de gestes de strangulation", a détaillé le procureur, citant les premiers éléments de l'autopsie.
Un appartement "insalubre", des enfants "rachitiques"
"Certaines des blessures constatées s'apparentent à des actes de torture et de barbarie. Les nombreuses lésions sont d'âges différents (...) et ont été constatées sur l'ensemble du corps", a-t-il ajouté. La petite fille portée par la victime était "quasiment à terme" et "viable" et "son décès semble lié à celui de la mère", selon le parquet.
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Lors de leur intervention, les policiers avaient constaté que l'appartement était "insalubre". Les trois enfants du couple âgés de 5, 3 et 2 ans, comme celui de la seconde compagne, âgé de 3 ans, présentaient un "aspect rachitique" et un "état de saleté". Les quatre enfants ont été placés provisoirement auprès de l'aide sociale à l'enfance.
"Aucun signe avant-coureur"
Lors de ses auditions, l'époux, âgé de 35 ans, a admis une dispute avec la victime, "mais il a nié toute intention homicide", selon le magistrat. "Il a tenté de se dédouaner du décès de son épouse et du manque de soins des enfants. (...) Il a également tenté de rejeter la responsabilité du drame sur sa seconde compagne, également présente dans le logement lors des faits. Cette dernière a contesté toutes les accusations portées contre elle", a expliqué Loïc Abrial
Le mari était déjà connu de la justice uniquement pour des délits routiers. Le parquet a indiqué qu'aucun "signe avant-coureur de violence" n'avait été "porté à la connaissance (...) de toutes les autorités qui sont à même de signaler la situation".