Un père de famille suspecté d'avoir, avec trois amis, tabassé un mineur isolé de 16 ans accusé d'avoir sexuellement agressé sa fille de six ans a été placé en garde à vue avec eux, jeudi matin à Roanne (Loire), a-t-on appris de source judiciaire.
Les coups portés avec un câble électrique ont valu 10 jours d'ITT au jeune homme qui se trouve en détention provisoire depuis sa mise en examen pour agressions sexuelles aggravées sur mineure de moins de 15 ans, après les faits survenus la semaine dernière, a indiqué à l'AFP le parquet de Roanne. Le mineur nie toute agression sexuelle et a déposé plainte mercredi contre ses agresseurs.
Le parquet de Roanne a ouvert une enquête pour "violences en réunion avec arme par destination", parallèlement à celle concernant l'agression sexuelle, précise-t-on de même source.
Le mineur, originaire de Guinée, avait été recueilli en septembre par les services du Conseil départemental de la Loire et placé en appartement par l'association La Sauvegarde, avec un suivi quotidien d'éducateurs spécialisés.
"Je suis devenu fou", confiait le père de famille
La mère de la fillette assure l'avoir surpris chez eux, dans la nuit de jeudi à vendredi et l'accuse d'avoir agressé l'enfant qui dormait dans sa chambre avant de prendre la fuite. Le père avait déposé plainte et mis en place une surveillance avec des amis.
La nuit suivante, le mineur qui réside à moins d'une centaine de mètres de la maison a été reconnu par un voisin alors qu'il marchait dans le voisinage.
"Je suis devenu fou (....) j'ai réussi à lui sauter dessus et à le rattraper, des coups ont été portés" a reconnu le père sur RMC. "Je n'aurais pas dû le faire mais je ne regrette en aucun cas", a-t-il dit sur BFM TV.
Ses propos ont fait bondir le procureur de Roanne Abdelkrim Grini: "En France, rien ne justifie la violence et on ne se fait pas justice soi-même. Quand bien même le mis en cause aurait commis les faits, cela ne donnait pas le droit au père d'agir ainsi", a-t-il dit à l'AFP et à différents médias, suscitant des cascades de réactions sur les réseaux sociaux.
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L'affaire a pris une envergure politique, avec des déclarations de deux des candidats à la présidence des Républicains, puis, en réponse des protestations des syndicats de la magistrature.
"Je ne condamnerai pas le père de famille qui protège sa fille", a déclaré Eric Ciotti sur BFMTV. "Je ne sais pas ce que j'aurais fait, peut être que j'aurais réagi exactement de la même manière", a déclaré le député LR Aurélien Pradié, sur CNews.