Le chef djihadiste français Omar "Omsen" Diaby, considéré comme un important recruteur de volontaires partis combattre en Syrie et qui avait fait circuler l'annonce de sa mort est en fait bien vivant, selon la chaîne de télévision France 2. Pour l'émission Complément d'enquête qui sera diffusée jeudi, le journaliste Romain Boutilly est entré en contact avec lui, d'abord via des proches, puis les réseaux sociaux. Il a ensuite envoyé dans son camp en Syrie, dans la région de Lattaquié, un caméraman syrien pour parler avec ce commandant d'une katiba (cellule) d'une trentaine de jeunes Français, la plupart originaires comme lui de la région de Nice.
Il sort de Syrie pour des raisons de santé. "L'émir Omar Omsen n'est pas mort. L'annonce de sa mort a été répandue pour une raison bien précise", explique Omar Omsen, 40 ans, dans un contact via Skype avec le journaliste. Il précise avoir mis en scène sa mort, qui avait été annoncée sur Twitter par des parents, "afin de pouvoir sortir de Syrie pour subir une importante opération chirurgicale dans un pays voisin", sans être repéré par les services de renseignement. Ces derniers le traquent en application d'un mandat d'arrêt international émis par Paris.
Un maître de la communication. Au cours de trois jours de tournage au sein du groupe, dans un campement isolé en pleine campagne, Omar Omsen, passé maître dans la communication, a sélectionné ce qui pouvait être filmé et les combattants autorisés à s'exprimer. Sa katiba, qui semble opérer de façon indépendante et vit isolée dans une pinède, a prêté allégeance au Front al Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda. Omar Omsen affirme que ses hommes participent avec d'autres groupes djihadistes, mais pas l'Etat islamique (EI), à des combats contre l'armée régulière syrienne.