Le constructeur naval français DCNS a été victime d'une fuite massive d'informations techniques confidentielles sur ses sous-marins Scorpène, ce qui pourrait alarmer les armées indienne, malaisienne et chilienne qui les utilisent, rapporte mercredi le journal The Australian.
"Déterminer les responsabilités". Le groupe DCNS, détenu à 62% par l'État français, a indiqué que "les autorités nationales de sécurité" françaises "enquêtent", sans donner plus de détails. "Cette enquête déterminera la nature exacte des documents qui ont fait l'objet de ces fuites, les préjudices éventuels pour nos clients ainsi que les responsabilités", a ajouté le groupe.
Une fuite venue de l'Inde ? Les 22.400 pages divulguées, que le quotidien australien affirme avoir consultées, détaillent les capacités de combat des Scorpène de la DCNS. Les documents décrivent les sondes des vaisseaux, leurs systèmes de communication et de navigation, et 500 pages sont consacrées exclusivement au système de lance-torpilles, a précisé le journal. Selon le quotidien, la DCNS aurait laissé entendre que la fuite pourrait venir d'Inde plutôt que de France. Conçus pour la marine indienne et achetés par la Malaisie et le Chili, ces submersibles doivent aussi déployer par le Brésil à partir de 2018. La fuite pourrait également inquiéter l'Australie, qui a octroyé en avril un contrat au groupe DCNS pour concevoir et fabriquer sa prochaine génération de submersibles.
"Préoccupant" pour l'Australie. Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull a reconnu que cette fuite était "préoccupante" tout en en relativisant l'impact éventuel pour l'Australie. "Le sous-marin que nous construisons ou que nous allons construire avec les Français s'appelle le Barracuda, et est totalement différent du Scorpène conçu pour la marine indienne", a-t-il dit à la chaîne australienne Channel Seven. "Nous avons les dispositifs de protection de nos informations de Défense les plus élevés, que ce soit dans le cadre d'échanges avec d'autres pays ou en Australie", a-t-il ajouté.