Le malfaiteur soupçonné d'être l'auteur des tirs qui ont grièvement blessé un policier à la tête, après le braquage d'un entrepôt de bijoux, à Saint-Ouen, était en cavale. Le profil du détenu mort lundi des suites de ses blessures après un échange de coups de feu avec la police en Seine-Saint-Denis se précise. Connu pour des braquages et incarcéré, ce dernier faisait l’objet d’une fiche S, depuis sa disparition, au terme d'une permission.
Fiché à la suite de sa cavale. A la fin du mois de mai, le jeune homme bénéficie d'une permission pour assister à l'enterrement d'un proche, mais il ne regagne pas sa cellule de la prison de Réau, en Seine-et-Marne. Une procédure de recherche est alors immédiatement lancée, ainsi qu'une fiche S, déclenchée par la DGSI. Cette fiche doit permettre de le localiser s'il est interpellé en France ou bien s'il se rend dans une gare, un aéroport, ou encore à l'étranger.
Un profil qui inquiètait la DGSI. Si la DGSI entend être informée en priorité, c'est que le profil du suspect la préoccupe. Le nom du jeune braqueur de 24 ans apparaît dans une trentaine de procédures judiciaires. Et l’homme s'est visiblement rapproché de détenus islamistes dans la prison de Fresnes. A l’époque, l'administration pénitentiaire avait décidé de disperser les membres de ce groupe dans plusieurs prisons. Le jeune homme s’était donc retrouvé à Réau, en Seine-et-Marne.
Introuvable depuis sa permission. Depuis son évasion, il restait introuvable. Mais lundi matin, c'est dans son rôle de truand qu'il a refait surface, en commettant son braquage, avant de tirer à bout portant sur les policiers. Plusieurs syndicats de policiers dénoncent aujourd’hui le laxisme des mesures prises à l’encontre du suspect. Selon eux, le jeune homme n’aurait jamais dû obtenir de permission de sortie.
"Comment cet individu a pu bénéficier d’une permission de sortie ?". "Comment un individu avec ce profil, qui était connu pour de nombreux braquages, dont la disparition est suffisamment inquiétante pour alerter la DGSI, a pu bénéficier d'une permission de sortie ? Forcément, un jour, qu'est-ce qu'il se passe ? Il ne rentre pas", déplore Nicolas Comte, secrétaire général adjoint du syndicat Unité SGP Police FO.
Ce dernier demande notamment des comptes à Christiane Taubira : "la question qui se pose est de savoir si d'autres cas de ce ordre-là représentent cette dangerosité. Ce ne sont pas des questions que l'on pose en l'air. Nous interpellons la ministre de la Justice, le ministre de l'Intérieur, toutes les personnes qui sont en mesure de nous donner des réponses."