Des heurts ont opposé mercredi matin des manifestants à des policiers venus évacuer des migrants occupant depuis près de deux semaines un lycée en travaux dans le nord-est de Paris.
Jets de projectiles. Vers 6h20, la police a employé du gaz lacrymogène pour disperser plusieurs dizaines de manifestants qui avaient formé une chaîne humaine afin d'empêcher l'accès à une entrée du lycée Jean-Jaurès, dans le 19e arrondissement de Paris. L'opération a duré une dizaine de minutes. Des manifestants, dont certains étaient masqués ou cagoulés, ont répondu par des jets de projectiles, aux cris de "tout le monde déteste la police".
#LycéeJeanJaurès Des bus arrivent encore pour évacuation réfugiés. Gros dispositif policier. Calme revenu #E1matinpic.twitter.com/1PnMLokoDP
— Théo Maneval (@TheoManeval) 4 mai 2016
Négociations. Les heurts sont survenus sur l'avenue Bolivar. De l'autre côté de l'établissement, rue Clavel, les forces de l'ordre ont accédé par une autre entrée en forçant une porte en fer et en dégageant des tables et des chaises qui interdisaient le passage, a rapporté un membre du collectif qui soutient les migrants. Après le retour au calme dans la rue, des responsables du collectif ont entrepris de parlementer à l'intérieur du lycée avec des policiers, a-t-on informé au sein du groupe, faisant état d'"environ 300" migrants installés sur place. Selon la gendarmerie, quatre gendarmes auraient été légèrement blessés.
#LycéeJeanJaurès 4 blessés légers chez les gendarmes (officier presse), gaz lacrymo utilisés pour "sécuriser le périmètre" vs. manifestants
— Théo Maneval (@TheoManeval) May 4, 2016
Un lycée investi le 21 avril. Saisi par le conseil régional d’Île-de-France, le tribunal administratif de Paris avait ordonné le 29 avril, avec un délai de grâce de 72 heures, l'évacuation de ce lycée. Il avait été investi dans la nuit du 21 au 22 avril par 150 migrants, notamment afghans, yéménites, soudanais, érythréens et somaliens, rejoints ensuite par d'autres personnes. Ces migrants venaient du campement sauvage situé sous le métro aérien de la station Stalingrad, qui a été de nouveau démantelé lundi matin. Plus de 1.600 migrants ont été pris en charge lors de l'évacuation, ce qui constitue un record à Paris.