Les gardes à vue de 54 jeunes ont été prolongées mercredi, au lendemain de leurs interpellations pour des violences près d'un lycée de Saint-Denis qui ont suscité l'indignation dans la classe politique, a-t-on appris de source judiciaire. Cinquante-cinq jeunes, dont 44 mineurs, avaient été placés en garde à vue mardi, pour "violences volontaires", "attroupement armé" et "incendie volontaire". Un mineur a été relâché, a précisé cette source.
Lycée évacué. Au cours de la récréation de 10h, mardi matin, une dizaine de personnes se sont introduites dans l'enceinte du lycée Suger, situé dans le quartier réputé difficile du Franc Moisin, pour y semer le chaos. "Vers 11h, des fumigènes ont été lancés dans l'enceinte de l'établissement. L'air est devenu irrespirable et le proviseur a décidé d'évacuer et de fermer l'établissement, qui avait déjà été perturbé la veille par des incidents", a relaté une source. Selon une source proche de l'enquête, les jeunes, "qui étaient là pour casser", ont répondu à un "appel lancé sur les réseaux sociaux". Mercredi matin, le lycée Suger à rouvert ses portes.
Après l'évacuation, "80 à 100 jeunes" ont pris la direction du centre-ville. Sur leur chemin, "ils ont caillassé des policiers, incendié des poubelles et détruit du mobilier urbain", indiquait une deuxième source policière.
Jets de projectiles. En tout, 55 d'entre eux ont été interpellés et placés en garde à vue, précisait la préfecture de police de Paris (PP). Trois autres jeunes ont été placés en garde à vue, l'un devant le lycée Paul-Éluard à Saint-Denis après un jet de projectiles contre des policiers, et deux autres à Paris suite à un incendie de poubelles devant le lycée Voltaire, a précisé la PP.
"Vengeance pour Théo". En toile de fond, "des reliquats de l'affaire Théo", selon les sources policières. "On a pu entendre quelques slogans du type 'vengeance pour Théo' ", a témoigné l'une d'entre elles. La semaine dernière, les accès à plusieurs lycées à Paris et en région parisienne ont été bloqués ou perturbés par des jeunes qui protestaient contre "les violences policières"