Césarisé la semaine dernière, le trompettiste Ibrahim Maalouf est visé par une enquête du parquet de Créteil pour avoir embrassé une collégienne lors d'un stage en 2013 dans son studio d'enregistrement d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), a-t-on appris vendredi auprès de la procureure Laure Beccuau, confirmant une information du Parisien. "La qualification d'atteinte sexuelle est différente de l'agression sexuelle car elle implique le consentement de la victime mineure", a précisé Laure Beccuau.
Un stage trouvé par les parents. Les faits remontent à décembre 2013. Une collégienne en classe de 3e âgée alors de 14 ans vient passer une semaine dans le studio d'enregistrement d'Ibrahim Maalouf, situé à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Un stage inespéré décroché par les parents de l'adolescente, précise le quotidien. Ces derniers auraient demandé à l'artiste de prendre leur fille en stage à la fin d'une représentation, ce qu'il acceptera, affirme une source proche du dossier au Parisien.
Une photo d'elle nue ? Durant cette semaine de stage, un baiser est échangé sur la voie publique entre la stagiaire et l'artiste. La jeune fille, qui semble "tomber amoureuse" d'après le récit fait par Le Parisien, entretient ensuite une correspondance par SMS avec l'homme de 36 ans. Ce dernier lui aurait alors demandé de prendre une photo d'elle nue, ce qu'elle ne fera pas, poursuit le quotidien (une information que n'était pas en mesure de confirmer la procureure). Les parents de l'adolescente seraient tombés sur ce message et auraient contacté immédiatement l'artiste, qui se serait confondu en excuses.
Une garde à vue un an après la plainte. Aucune plainte n'est déposée à l'époque. Mais l'état psychologique de l'adolescente, décrite comme fragile, "s'aggrave" et les parents inquiets pour la santé de leur fille décident de porter plainte contre le trompettiste en janvier 2016. Plus d'un an après, le père de famille est convoqué puis placé en garde à vue à la sûreté territoriale du Val-de-Marne fin janvier, détaille le quotidien.
Ibrahim Maalouf, qui a immédiatement reconnu les faits, n'avait jamais eu affaire à la police. Une enquête préliminaire a été ouverte après la plainte déposée par les parents. Elle a débouché sur le placement en garde à vue d'Ibrahim Maalouf en janvier dernier à la Sûreté territoriale du Val-de-Marne, chargée de l'enquête. "Il a évoqué un acte unique qu'il a immédiatement regretté", a commenté la procureure. Dans "un état psychologique compliqué", l'adolescente, "qui était dans une relation d'admiration face à son idole", doit être à nouveau entendue "pour l'interroger sur les déclarations de l'artiste", a-t-elle ajouté. De tels faits peuvent être sanctionnés d'une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.