Le jeune homme de 19 ans ne s'était pas levé pour chanter La Marseillaise à la fin du meeting de François Fillon à Besançon, jeudi 9 mars. Quatre hommes l'auraient alors tabassé à l'écart. Une semaine plus tard, il a porté plainte contre X, rapporte Le Progrès vendredi.
"On voulait juste voir et écouter". "J'ai encore mal à la jambe, j'ai boité pendant trois jours", affirme au quotidien Max, étudiant en art. "Mais ce n’est pas là qu’il y a eu le plus de traces." Le 9 mars dernier, il se rend avec un copain à un meeting de François Fillon. "Je ne suis pas sympathisant. C'était pour voir et écouter, sans être convaincu. On s'est installés au fond de la salle." L'événement se déroule normalement mais à la fin du discours, la salle entonne La Marseillaise. "On ne s'est pas levé. Je n'ai rien contre l'hymne et ce qu'il représente, mais là on n'avait pas envie de s’associer avec les gens présents", explique le jeune homme.
"À un moment, l'un deux avait le pied sur ma tête". "Il y avait une forte excitation générale. Un homme est venu me voir pour me demander pourquoi je ne me levais pas. Il m'a demandé si je n'étais pas fier d’être français. Il voulait presque m'obliger. J'étais assis au bout de la rangée, c'était facile de me voir et de m'attraper", raconte-t-il encore. Deux hommes le saisissent, lui font "une clé de bras" et l'emmènent à l'écart avec le renfort d'un troisième homme, raconte-t-il encore. "Ils m'ont mis au sol et tapé. Mon pote a essayé de filmer mais il n'a pas pu. Après avoir répliqué, j'ai reçu un violent coup dans les testicules. À un moment, j'étais immobilisé par quatre hommes, l'un d'eux avait le pied sur ma tête."
Plainte contre X pour violences en réunion. Max raconte ensuite avoir été jeté dehors après quelques insultes supplémentaires. Choqué, le jeune homme se rend chez son médecin qui constate les coups et lui prescrit une incapacité de travail n'excédant pas huit jours. C'est muni de ce certificat médical qu'il a porté plainte pour X pour violences en réunion.
De mystérieux membres du service d'ordre. Le responsable local du parti et organisateur du meeting affirme qu'il n'a pas entendu parler de cet incident. "Il y avait, pour le meeting de François Fillon à Besançon, cinquante personnes chargées du service d’ordre", a-t-il déclaré. De son côté, Max raconte que ses agresseurs étaient en "costume" et qu'il n'a vu "aucun brassard 'sécurité'". Une enquête interne ou policière devrait déterminer d'où venaient ces mystérieux "membres du service d'ordre", conclut Le Progrès.