Incendie à Rouen : Ophélie, qui avait "le coeur sur la main", fêtait ses 20 ans

Aux abords du bar "Cuba Libre", de nombreuses personnes sont venues se recueillir et déposer des fleurs ou petits mots en mémoire des victimes. © AFP
  • Copié
Kevin Thuilliez et Théo Maneval avec , modifié à

Dans la nuit de vendredi à samedi, treize jeunes ont trouvé la mort dans l’incendie d’un bar du centre-ville de Rouen. Ils étaient venus célébrer l’anniversaire de l'une d'entre eux, Ophélie.

Elle devait fêter ses 20 ans ce samedi. Pour célébrer l’événement, Ophélie avait invité ses amis vendredi soir au "Cuba Libre", un bar du centre-ville de Rouen. La jeune fille blonde originaire de Mont-Saint-Aignan, une commune de la banlieue rouennaise, avait privatisé la cave de l’établissement, avec un DJ aux platines pour assurer l’ambiance. Mais c’est ici que la jeune fille a perdu la vie avec ses douze amis, pris au piège par les flammes. Six autres ont été blessés, dont une jeune femme grièvement atteinte qui a été transférée au service des grands brûlés de l'hôpital Saint-Louis, à Paris. 

"Cela a été très vite". C'est l'un des invités de la jeune femme qui a trébuché dans l’escalier avec le gâteau d’anniversaire et ses nombreuses bougies, provoquant l'incendie. "Il y a eu un gâteau d’anniversaire, et puis voilà. Moi, je n’ai vu personne remonter, personne. Tout ceux qui étaient à l’étage, on a réussi à sortir, mais du sous-sol… Je n’ai vu personne", rapporte au micro d'Europe 1 une femme présente le soir de l'incendie. "On était tous dans le bar en train de faire la fête, et d’un seul coup des flammes sont sorties du sous-sol, on est tous sortis en courant. Cela a été très vite", ajoute un autre témoin. D'après les premiers éléments transmis par les autorités, la bande de jeunes convives a été intoxiquée, après l'embrasement d'un "isolant phonique". L'enquête devra déterminer le scénario du drame et notamment vérifier le respect des normes de sécurité

Entendu sur europe1 :
D'un seul coup, des flammes sont sorties du sous-sol.

"On était tout le temps tous ensemble". Samedi après-midi, l'émotion était palpable, autour du périmètre de sécurité instauré autour du "Cuba Libre". Julie devait participer à la soirée, mais finalement, elle est restée chez elle pour garder son fils. C’est ce qui l’a sauvée. "Je suis arrivée, tout était terminé. J’ai juste vu les pompiers ramasser les corps qui étaient en bas et les transporter dans les camions", raconte-t-elle, très émue, au micro d’Europe 1. "J’ai perdu beaucoup d’amis, comme des frères et sœurs, des cousins, des cousines. Ça va être dur à se remettre de tout ça. Sachant qu’on était tout le temps tous ensemble."

"Elle avait le cœur sur la main". Quant à Mélissa, elle s’est rendue sur les lieux pour rendre hommage à Ophélie, son amie passionnée d'équitation depuis de nombreuses années. La victime avait aussi été employée de police en tant qu'adjointe de sécurité, selon l'AFP, mais ne l'était plus à la date de l'incendie et n'aurait pas exercé cette fonction très longtemps. "Ophélie c’était une fille super gentille, elle rigolait et parlait avec tout le monde. Elle avait le cœur sur la main", sanglote-t-elle au micro d’Europe 1. "C’était une fille super bien, une personne hyper joyeuse, comme quoi… C’est pas facile", confie Mélissa.