La lutte contre les incendies passera aussi par un combat contre les pyromanes. Dans le cadre d'une enquête liée à des départs de feu dans l'Hérault, un homme, qui exerce en tant que sapeur-pompier volontaire, a reconnu être l'auteur de plusieurs feux dans le département ces dernières semaines. En revanche, il affirme ne pas être l'auteur du feu qui a détruit 800 hectares à Gignac. Il a été mis en examen et incarcéré.
Cet homme de 37 ans était jusqu'ici sans histoire. Bien intégré dans son village dont il est élu municipal, il vient pourtant de passer sa première nuit en prison. Devant les gendarmes, en garde à vue, il a expliqué déclencher des feux pour faire intervenir les pompiers alors qu'il est lui-même pompier volontaire.
À l'année, l'homme est sapeur forestier, c'est-à-dire qu'il préserve les espaces naturels et protège la forêt.
Le feu lui procurait de "l'excitation"
Placé en garde à vue, il a expliqué que mettre le feu lui procurait de "l'excitation, de l'adrénaline". Mais il dit aussi que cela lui permettait de sortir d'un cadre familial oppressant. Le procureur de la République a évoqué un individu en quête de reconnaissance sociale.
"On va avoir chez le pyromane une recherche vraiment d'excitation, d'accomplissement, d'un désir qui va se traduire par la destruction d'un bien à travers les feux", explique Mickael Morlaix Riveli, expert judiciaire en psychologie.
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"Il n'y a pas de profil type chez les pyromanes. On va avoir des catégories sociales, des catégories économiques, des catégories professionnelles très variées. Ce que l'on sait, c'est que le trouble de la personnalité est la comorbidité numéro 1 chez les individus qui sont reconnus comme coupables ou qui sont poursuivis pour des actes de pyromanie", détaille-t-il.
"Un passage à l'acte soudain"
"Il y a des gens qui ont un rapport à la loi qui est extrêmement restreint, qui ont une certaine intolérance à la frustration, qui ne sont pas concernés par les conséquences de leurs actes et qui sont souvent dans des dynamiques comportementales assez impulsives. Ce qui ne veut pas dire que ce n'est pas réfléchi. Mais on va être dans un passage à l'acte qui va être soudain et qui va être assez intense", conclut l'expert judiciaire en psychologie.
Des feux sur la commune de Saint-Jean-de-la-Blaquière
Ce sapeur-pompier volontaire a avoué être à l'origine d'au moins six départs de feu cet été et de plusieurs ces trois dernières années autour de sa commune, Saint-Jean-de-la-Blaquière.
L'enquête devra déterminer le nombre exact d'incendies qu'il a provoqués. À chaque fois, il utilisait son briquet et restait à proximité pour regarder. Il encourt 15 ans de prison et 150.000 euros d'amende.