Après le match OM-OL émaillé d'incidents dimanche, place la troisième mi-temps, sur le terrain judiciaire cette fois. Sept supporteurs du club phocéen avaient été interpellés dimanche soir à l'extérieur du stade Vélodrome pour avoir pris part à des échauffourées avant le match. Mardi, trois d'entre eux ont été condamnés à des peines allant de quatre à six mois de prison ferme. En lieu et place de hooligans, ce sont plutôt des fils de bonne famille qui ont été jugés en comparution immédiate. Si les premières peines se voulaient exemplaires, le tribunal correctionnel n'a toutefois pas prononcé de mandat de dépôt. Ils ont donc été libérés à l'issue de l'audience. Qui sont ces supporteurs agités ?
"Cela ne me ressemble pas du tout". Thibaut, titulaire d'un Master de commerce, Damien, qui veut s'engager dans l'armée, ou bien Nicolas qui souhaite devenir marin-pompier. Tous ont bien failli dormir à la prison de Baumettes ; Tous ont reconnu les faits, "entraînés par la foule", ont-ils expliqué. Des jets de pétards pour faire du bruit et "mettre l'ambiance", quelques insultes aux forces de l'ordre, concèdent-ils. Ces jeunes, dont certains portent encore un t-shirt ou un survêtement aux couleurs de l'OM, n'ont pas de casier judiciaire et vivent encore chez leurs parents.
"Cela ne me ressemble pas du tout", lâche un fils de médecin. Tous se sont excusés et ont demandé pardon. Mais pas de quoi attendrir la procureure qui a fustigé le comportement de voyou, la facilité du passage à l'acte, et "l'ambiance de sauvages".
"Ils ont pris quatre têtes blondes". Des propos incompréhensibles pour d'autres supporteurs venus soutenir leurs amis à l'audience. "Ils nous prennent pour des sauvages alors quand ils peuvent nous punir, ils nous punissent. On en fait beaucoup trop pour ce que c'est. On est des bouc-émissaires et on prend plus que les autres… on est stigmatisés encore une fois", estime l'un d'eux au micro d'Europe 1. "Ils n'attrapent pas les fauteurs de trouble. Là, ils ont pris quatre têtes blondes et ils ont pris pour tout le monde", regrette un autre.
"Marseille a toujours été ciblé. Dès qu'il y a une connerie de faite à Marseille, c'est médiatisé. A Lyon ou ailleurs, il n'y aurait pas tout ça", avance un dernier supporteur. Et la procureure a bien insisté en martelant cette phrase dans le tribunal : "il faut savoir qu'à Marseille, si on se fait attraper, on ne s'en sort pas".