Le glissement de terrain, qui menace depuis avril de faire tomber un pan de montagne en Isère et a provoqué la coupure de la route Grenoble-Briançon, s'accélère, a annoncé dimanche la préfecture en prenant un arrêté renforçant les mesures de sécurité. "Les masses en mouvement connaissent une nouvelle accélération dont les vitesses moyennes de déplacement augmentent de jour en jour. Le pied de la falaise s'est déplacé de 4 mètres vers l'aval depuis le début du mois de juillet", a-t-elle précisé.
800.000 mètres cubes risquent de se détacher. Il y a trois semaines, un effondrement massif et soudain avait été redouté, qui ne s'était finalement pas produit. Ce risque ne peut toujours pas cependant être exclu. Les autorités locales ont évalué à 800.000 mètres cubes le volume des rocs en suspension, assurant que la vague provoquée dans le lac par un effondrement soudain n'affecterait pas la structure d'un barrage EDF en aval.
Des navettes en hélicoptère pour les riverains. La menace a conduit la préfecture à interdire d'emprunter les rives du lac du Chambon en contrebas, ainsi que le GR50. Des navettes en hélicoptère ont en effet été mises en place début juillet pour permettre aux riverains isolés de se rendre à leur travail. D'autres, depuis trois mois, ont eu recours à des navettes fluviales (désormais suspendues), des sentiers de montagne ou de longs détours routiers pour contourner ce lac entouré de montagnes. La RD 1091, axe majeur de circulation entre Grenoble et Briançon, est fermée à la circulation depuis le 10 avril avec de très lourdes conséquences pour le tourisme local, en raison d'un affaissement de la voûte du tunnel du Chambon qu'elle emprunte, lié à ce glissement de terrain.
Selon la gendarmerie, une dizaine de militaires ont été dépêchés sur place dimanche pour veiller au respect de l'arrêté préfectoral mais aussi des mesures de sécurité déjà en place : l'interdiction de naviguer sur la retenue, d'accéder aux berges et de pêcher, ainsi que l'interdiction temporaire de survol de la zone sauf pour les aéronefs de secours et de l'État notamment.
Vendredi, le Premier ministre Manuel Valls a assuré devant des élus locaux à Mont-de-Lans (Isère) que l'Etat serait "au rendez-vous" pour financer les travaux nécessaires à la réouverture de la route et qu'il "n'abandonnera personne". Il doit participer aussi à la construction d'une piste temporaire sur l'autre rive du lac, décidée par le Conseil départemental pour désenclaver la vallée.